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4 juillet 2015 6 04 /07 /juillet /2015 03:32

 

 

  •  Il y a cette histoire , racontée par Ania dans son  commentaire :

         Une voix très assurée déclame pendant de longues minutes avec emphase ce seul mot : Moi... moi... moi... sur différents tons particulièrement élogieux pour ce "moi". Et puis, au bout d'un moment, alors que la voix emphasée reprend son souffle, on entend une petite voix qui, d'un ton interrogatif, place un timide : "moi ?" Et la voix emphasée de répondre sèchement : "Ah toi ! Ta gueule !!!" .

        Cette histoire , Prune l'a ressassée  hier soir , tout le temps qu'elle était au potager en train de recueuillir les graines de pied-d'alouettes , comme une  musique obstinée ;  sans savoir pourquoi .

 

  • Aussi la lecture d'un roman d'aventures , le premier d'une trilogie d'Amitav Ghosh , un de ces romans aux nombreux personnages avec de nombreux egos qui tirent dans tous les sens et qui , tous veulent du pouvoir  ..  Mais c'est ça qui fait un bon roman , de l'avis de Prune.

 

  • Et encore les terribles cauchemars que la maman de Prune  amène , jusqu'au  réveil ; des cauchemars où elle est pourchassée par une sorcière . Ca , c'est quand Prune , inquiéte ,  vient voir , vers les trois heures de  l'après-midi étouffante , si sa maman ne va pas trop mal .. La maman , les yeux ouverts , même sortie du lit ,  crie et s'affole - sauve-toi , sauve-toi ! Il faut quitter la maison , sinon elle va nous prendre ..  Le soir , Prune a été à la pharmacie pour chercher des médicaments homéopathiques , dans l'espoir que ça va faire du bien à sa maman. Elle espère avoir l'énergie d'emmener sa maman la semaine prochaine chez une toubib homéopathe , qui a quelquefois des intuitions ..

 

  • Si bien que Prune , désolée , s'est mise à prier très fort intérieurement pour avoir de l'aide. Elle pensait , en particulier , à Jillelamudi Amma , qui a déjà fait un genre de miracle l'année passée ,  d'après elle .  ( la traduction des satsangs donnés par un sage indien à Haridwar semble , malgré tout , avoir impressionné Prune ; ce sage conseille , quand on prie , de visualiser le genre de Dieu qu'on prie . Bien sur , Prune considère que c'est fait pour des indiens , mais quand même .. )

 

  •  Elle s'est réveillée à trois heures du matin ; se déroulait dans son esprit l'histoire des six dernières années , mais du point de vue de sa maman .. C'est une histoire triste ( un des proverbes favoris de la maman était : " l'enfer est pavé de bonnes intentions" - et Dieu sait que Prune en avait . Mais elle est - était ? -  enfermée dans son ego , hélas ... ) . C'est une histoire de perte d'autonomie de plus en plus grande , et comment faire ? ..  C'est une histoire heurtée , simplement à cause de tous les personnages et de tous leurs egos qui tirent dans tous les sens et  qui , tous , veulent du pouvoir .. Pour le moment Prune la voit comme une histoire de souffrances ;  elle ne dit pas que ça fait un bon roman .  

 

 

 

 

 

3 juillet 2015 5 03 /07 /juillet /2015 04:06

         

 

 

          Ouf ..j'ai sauté dans ma voiture en rentrant du marché d'Anduze  vers midi sur un coup de fil de la garde ( cette pauvre M. ,  que maman apprécie d'ordinaire parce qu'elle est si douce , mais ses yeux qui vont de pire en pire .. ) . Me signalant que maman , obsédée par la nécessité de faire suffisamment pipi , ne voulait plus quitter les WC .. Génial . Comme de toutes façons j'accompagnais maman à l'hôpital pour sa visite de contrôle en pneumologie , je me suis précipitée à la rescousse  .. après avoir appelé la toubib de maman , qui m'a dit que quelquefois une infection urinaire , même non douloureuse , fait perdre les pédales .

        Maman était sortie des WC avec l'aide de l'autre garde , appelée au secours (  dont le papa pédale dans la semoule depuis quelque temps , et qui a donc l'habitude et la manière ) . Ensuite , je  fais la lecture ( j'ai pris le merveilleux recueil de nouvelles de Bulbul Sharma , la colère des aubergines , qui la fait rire ; ça lui fait surement du bien après Jean Giono et le grandiose de Bataille dans la montagne )

         La visite au pneumologue s'est bien passée , poumons en parfait état , c'est déjà ça  . Philippe , ronchon  , nous sert de chauffeur . Mais j'ai eu , au sens figuré , la tête dans la cuvette des WC tout l'après-midi -  le corps de ma maman , son corps tout vieux  qui , de près , ne sent pas très bon , les couches pour personnes âgées à manipuler , et puis son obsession du moment qu'elle met en mots . Elle me prend un peu pour sa maman , se prend un peu pour un petit enfant . Moi qui ai toujours manifesté peu d'attraction pour les bébés à cause de leur abominable odeur de lait caillé et d'urine , ( découverte enthousiasmante que j'ai du faire vers mes onze ans  ; mes soeurs , nouvelles mamans , venaient l'été en vacances avec leurs bébés brailleurs  à l'odeur écoeurante )  je suis gâtée ...

          Je suis rentrée à sept heures du soir chez nous . Le bain bienfaisant , le jardin vibrant de cigales ,  où l'herbe commence à être un peu séche ,   le potager ponctué du bleu des pieds d'alouette , des taches éclatantes des dahlias - même avec les moustiques , enthousiastes par ce temps lourd - était l'antidote idéal  . J'ai prolongé avec une promenade dans l'immense verger du voisin , qui a téléphoné pour dire qu'il y avait des abricots à cueillir . Je n'ai pas trouvé l'abricotier , ou plutôt j'en ai trouvé plusieurs , mais pas d'abricots ; c'était un bonheur tout de même ;  j'ai grignoté par ci par là une figue , ou  une mure  , pas mure ...  Récolter , ensuite , les graines de pieds-d'alouette  - tâche importante si je ne veux pas qu'ils  se ressément trop dans mon potager à la terre fertile , l'année prochaine ..

   Et je me réveille , dans l'instant ( trop tôt ! J'ai dit que j'allais aider la garde pour le prélèvement d'urine aux fins d'analyse , mais je partirai seulement vers cinq heures et demie . )  , avec un immense rejet du corps - pas seulement du corps de ma maman : de tous les corps .  

     Mais avec le sentiment réconfortant que Quelque Chose est en train de pousser cette personne , qui écrit là ,  à grandir ; à aller vers l'Essentiel ...  Shankara , comment il disait déjà ?      le corps .. rien d'autre qu'un paquet de viande ? Certes , il parlait , à l'intention des apprentis sannyasins encore éperdus de désir devant les   jolis corps des jeunes filles - mais c'est valable pour tous les corps .. Vénère l'Essentiel , imbécile ! Quand viendra le moment de la mort , toutes tes régles de grammaire ne te seront d'aucun secours .. ( je cite de mémoire )

 Je recherche dans ce blog le texte de Bhaja Govindam ,  je l'ai pourtant travaillé cet hiver ; comment ? Je ne trouve aucune traduction française ? Et aucune sur Google ? Bon , je vous mets déjà la traduction anglaise , le reste demain ,  je dois bien l'avoir quelque part ...

 

 

 

 

 

 

1 juillet 2015 3 01 /07 /juillet /2015 18:39

 

 

 

             Oups .. la santé mentale de ma maman se dégrade à toute vitesse depuis quelques jours . Elle perd ses mots , même les plus courants maintenant .... Il y a trois jours , elle était obsédée par une nécessité imaginaire de faire pipi toutes les dix minutes , et s'angoissait avec ça ; hier , c'était la venue de ma soeur ( aujourd'hui ) qui lui faisait inventer des contes terrifiants , avec sorcières et plate-formes volantes style Jules Verne ( peut-être vrais au niveau symbolique , mais bon .. ) et elle était terriblement inquiéte  . Tout à l'heure , venue vers les trois heures de l'après-midi rejoindre ma soeur en visite  , j'ai trouvé maman à moitié nue dans les toilettes .. croyant qu'elle était de retour au centre de rééducation , ou à l'hôpital ... ? Elle avait reconnu ma soeur ,pourtant.

         De temps en temps , elle redevient " normale" , me gratifie d'un sourire lumineux , et dit d'un ton d'excuse : " j'ai des trous ".. Peuchère . Je lui dis : " mais on t'aime quand-même .. "

          Hier , je n'arrivais pas à la faire atterrir , avec ses histoires effrayantes ; j'ai essayé de lui chanter le mantra " Loka , Samastha , Sukhino Bhavantu " , en lui disant sa signification ; sur le moment , son angoisse s'est envolée - peut-être que ça lui rappelait les berceuses de l'enfance .

        Je me demande , avec tristesse ,  si elle " passera l'été " .

 

 

 

28 juin 2015 7 28 /06 /juin /2015 18:15
chapitre 1877 : disparition de mon ego

En ouvrant mes courriels tout à l'heure , je trouve la retransmission d'un message de l'ashram adressé à Olivier ; avec la traduction , à laquelle j'ai participé , des Satsangs à Haridwar . Satsangs , entretiens du Guru avec des disciples qui visent tous , peu ou prou , l'unité avec Dieu - ou la disparition de leur ego . Oh mais moi aussi je cherche ça ! Moi aussi je veux que mon ego disparaisse ! Et j'ai été vraiment contente de participer à la rédaction en français , voui , même s'ils voulaient que ça soit terminé un peu trop vite  .

 Mais comment ? Que vois-je ?  Ils ne mentionnent même pas Mon nom ? Et Moi ? Et Mon besoin de reconnaissance alors ! j'attendais , je ne sais pas  , remerciements à Patin et Couffin ...

 Ben merde .. Une drôle de sensation , un pincement au niveau du nombril .  L'enfance qui revient ( j'étais la septième arrivée dans la famille et forcément pas au niveau des autres ) .. personne ne me voit , je ne mérite pas qu'on me voie .. J'ai travaillé pour rien .. J'ai rien eu ...

 

 La Bonne Providence de Dieu , ou la Shakti - z'ont un sacré humour , tout de même  ...

28 juin 2015 7 28 /06 /juin /2015 14:40
chapitre 1876 : en paix , sur le balcon de l'Ouest

          

 

       Pendant que je repeignais le portail chez maman ( j'avais commencé à sept heures du matin ,  je suis  revenue à onze , avec un coup de chaud  , des taches de peinture gris-bleu plein les bras ,et d'une humeur massacrante , parce que la chaleur ne réussit pas à mon caractère , et puis normalement le Dimanche je ne vais pas chez maman, pas du tout ;  il va falloir que j'y retourne dans un quart d'heure pour m'occuper de la paie de ses auxiliaires de vie  . J'ai annoncé  que je n'irai la voir que trois jours par semaine , mais  c'est grignoté , grignoté , grignoté .. et plus maman perd le Nord , plus je me retrouve à y aller tous les jours . ) Donc , pendant ce temps , Philippe , nimbé de l'auréole radieuse du mec idéal  , a passé l'aspirateur . Chez nous . Pour ce faire il a mis , provisoirement ,  le coussin d'Hermione sur le balcon de l'Ouest - le plus frais le matin . Il a oublié de le remettre à sa place . Baptiste a testé d'abord .. puis Noisette a craqué . C'est une date historique , la première fois que les deux chats dorment aussi près l'un de l'autre . Noisette ne se gêne jamais pour envoyer à Baptiste un coup de patte acariâtre s'il veut passer devant elle au moment du petit déjeuner . Quand à Hermione , qui déteste aussi la chaleur , elle regarde derrière la vitre  les squatters dans son berceau , en soupirant .. Je lui ai fait un mégacâlin , en l'assurant qu'elle est la plus exquise des petites chiennes que je connaisse . La planche , c' est la passerelle réservée aux chats pour descendre faire leur petit pipi dans le jardin en passant par le mûrier .  

 

 

 

 

28 juin 2015 7 28 /06 /juin /2015 14:27
chapitre 1875 : danse macabre
chapitre 1875 : danse macabre

 

 

 

   C'est à la Chaise Dieu :  une fresque  , ou plutôt une ébauche de fresque par un bon dessinateur , assez connue . Du 14e ou 15e siècle , je ne me souviens plus .  C'est drôle , je peux aisément me mettre à la place d'un des personnages que la mort entraîne dans la danse - envisager ma propre mort , entendu . Mais par contre , si j'imagine  quelqu'un que j'aime , ouh  là ! Ca ne va plus du tout .

 

 

 

 

 

22 juin 2015 1 22 /06 /juin /2015 18:31

      

 

 

                    J'ai écourté ma séance de lecture auprès de maman cet après-midi ,  pour aller voir Maria qui a fait une chute de trop , elle aussi .. et se retrouve en séjour ( provisoire ? ) dans un établissement nommé le SAMDO de Rochebelle ( Je ne sais pas ce que veulent dire les lettres majuscules ) . Il est quatre heures et quart quand j'arrive , il fait chaud dehors .. l''entrée est fraîche et calme , un vrai havre ... le plafond haut , le mobilier sobre ; la gentille réceptionniste à l'accueil , derrière son bureau design ,  me donne aimablement l'indication pour trouver Maria .. Je monte à l'étage , sonne , comme on m'a dit de le faire ,  à une porte - fermée de l'intérieur ; au bout de quelques péripéties un tantinet angoissantes ( à mon coup de sonnette ,  j'entendais derrière la porte des voix fatiguées , âgées et faibles , disant  " je n'arrive pas à ouvrir" ... " cette porte , elle est impossible à ouvrir .. " )  une infirmière souriante et chaleureuse m'ouvre et me pilote . Dans cette partie de l'établissement , il fait nettement plus chaud  ; trop chaud . Une douzaine de vieux sont rassemblés dans une première pièce , trois fois plus petite que le hall de l'accueil ,   sous un plafond hyper bas . Visiblement l'architecte a jugé que ce qui était important , c'est que le hall d'entrée soit haut de gamme . Qu'importent les pensionnaires , c'est des vieux , pas très frais  par dessus le marché   . Donc , on économise pour les parties du bâtiment où sont logés les habitants . L'important , c'est de faire bien à l'accueil . Philippe propose depuis belle lurette le rétablissement de la peine de mort pour certains architectes , il me semble que celui qui a réalisé l'immeuble mérite une excellente place sur le podium.

        Une femme erre en balbutiant , pleurant quelquefois ; un qui a les yeux vagues , écroulé dans son fauteil roulant , m'appelle " maman" d'un ton interrogatif ; une autre femme  arpente le couloir en tournant sur elle-même, lentement   ; une musique entraînante passe en fond plus que sonore , rythmant la marche . Un homme plus jeune passe et repasse dans les couloirs , un balai à la main ; je le vois plusieurs fois passer , sortir , revenir par une autre porte , toujours le balai à  la main ... et il me faut un moment pour déduire qu'il  doit plutôt faire partie du personnel de service vu qu'il porte une blouse bleu roi , c'est le seul .  Je retrouve Maria dans un genre de salle à manger ( toujours ce plafond si bas ) , installée dans un fauteuil roulant . Quand je la voyais auparavant ,  c'était dans sa belle pièce jaune d'or , qui nous enveloppait d'un calme béni .. . Je reste un moment auprès d'elle ; elle a mal au dos après la chute , mais peut un peu marcher .  Parle à voix basse , et je dois souvent lui faire répéter .     

           Les deux infirmières restent gaies , chaleureuses , disponibles, au milieu du pandémonium . Ce qui me parait certain , c'est que même si quelqu'un de "normal" , si ça existe ,  doit devenir cinglé vite fait bien fait à rester ici . Je me mettrais à hurler comme un loup si j'étais enfermée dans ce cauchemar ...

       Arrive la fille de Maria  , souriante  . Je lui demande avec une inquiétude et un effarement beaucoup trop visibles , que je me reproche ensuite ,  si sa maman est là définitivement ..  Il parait que les soins sont très bien dans cet établissement . Ah , les soins ...  . D'ailleurs je crois que ma toubib également a mis sa maman ici . Puisque j'ai éprouvé , récemment , à quel point c'est stressant d'avoir sa maman qui tombe et se fait très mal, toutes les larmes et le désespoir des filles ...  il faudrait vraiment que je m'entraîne à ne pas juger ; si elle a mis sa maman là , c'est qu'elle ne pouvait faire différemment , quelles que soient les raisons . Ne pas juger . Ne pas juger mimine ..  Mais Boudiou que c'est difficile .

 

 

 

21 juin 2015 7 21 /06 /juin /2015 16:45

      

 

 

         Ce Reginald de Montclar a été abbé de la Chaise-Dieu de 1342 à 1346 . Je ne sais rien de plus sur lui , mais ça fait un joli tombeau .. Qu'est-ce qui se jouait au XIVe siècle en France ?  Josquin des Prés , quasiment .. mais il vivait un peu plus au Nord , il me semble ?

 

https://www.youtube.com/watch?v=f_5fo4ddH5c

 chapitre 1874 : quintet  ( le tombeau de  Reginald de Montclar )
 chapitre 1874 : quintet  ( le tombeau de  Reginald de Montclar )
 chapitre 1874 : quintet  ( le tombeau de  Reginald de Montclar )
 chapitre 1874 : quintet  ( le tombeau de  Reginald de Montclar )
 chapitre 1874 : quintet  ( le tombeau de  Reginald de Montclar )
21 juin 2015 7 21 /06 /juin /2015 11:25

 

 

 

 

 

 sur le chevet d'une église dont j'ai oublié le nom - près de Saint-Flour

sur le chevet d'une église dont j'ai oublié le nom - près de Saint-Flour

        

 

            Trop peu de temps pour écrire ces temps-ci .. La traduction des entretiens de Haridwar me prenait du temps et de l'énergie . Mais là , ouf ! c'est fini ..:  depuis une heure.  C'était mieux que plaisant à faire , le temps que ça a duré ;  une vraie nourriture dont on pouvait s'imprégner  - par moments ; d'autres fois , la colère et l'agacement montaient à toute vitesse - ces indiens , tellement confits en Dévotion .. j'en peux plus ! Vous le savez , la dévotion n'était pas dans la corbeille offerte par la bonne fée à ma naissance . On va revenir , pour quelque temps , à ce bon vieux tandem Proust - Krishnamurti , des valeurs sures . Et tant pis si je n'atteins jamais la félicité  parfaite .

            Bon : jusqu'à la prochaine fois .

          Nous avons fait une belle balade en Auvergne -  trop courte , mais je m' inquiéte facilement pour maman maintenant ,  en plus de m'inquiéter pour mes plantes en pot et  mes chats ; outre que le menu aligot- saucisse et la nuit à trois  dans la chambre d'hôtel trop petite , ça va bien un soir .. ( Bouh !   la langue pâteuse au réveil .. ) . Bon , en principe la Bonne  Providence de Dieu va s'occuper de tout ça , mais tout de même ..  j'ai l'impression  que me revient le rôle d'arroser les chats et de donner des croquettes aux plantes , et de vérifier que ma mère ne déprime pas trop , qu'une des gardes fait bien son travail , que l'autre , qui a des problèmes de santé , a pu venir , etc ...  .   Et hier soir , quel plaisir de lire sur la terrasse  à la fraîche , les pieds sur la balustrade , en compagnie  d'un chien affectueux et de deux chats paisibles ( ( paisibles , et bien nourris ! )

 

 

 

A la Chaise-Dieu ; on voulait revoir la Danse Macabre , il y a aussi , dans un genre de cadre , nettement plus tardif que le reste de l'abbatiale , ces charmants angelots musiciens ..

A la Chaise-Dieu ; on voulait revoir la Danse Macabre , il y a aussi , dans un genre de cadre , nettement plus tardif que le reste de l'abbatiale , ces charmants angelots musiciens ..

10 juin 2015 3 10 /06 /juin /2015 19:51

 

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     Je continue à traduire des paroles de sagesse venues de Haridwar  .. Dans un an ma maman n'aura plus d'argent pour maintenir le système actuel de gardes , nuit et jour . J'aurais bien voulu , je l'ai déjà dit , lui proposer de venir à la maison ; mais  Philippe s'y est opposé ,  avec la dernière énergie . J'ai du choisir , et pas de gaîté de coeur  . Et tout à coup , conséquence probable des traductions que j'ai fait ces derniers temps , d'un genre de détachement qui m'est venu ... ça ne m'est plus apparu comme une terrible catastrophe potentielle pour maman . Catastrophe pour un aspect enfantin de son ego , peut-être ; pour tout son être,  pas forcément.   J'espére que ce ressenti va se communiquer à maman ; c'est bien possible . En tout cas , j'ai visité la  maison de retraite protestante d'Anduze  il y a trois semaines  , et j'ai trouvé que l'optique de la personne qui dirige le quotidien des occupants était " bien"  ;  j'ai emmené maman visiter à son tour , ce matin . Bien sur , elle était très angoissée ; mais m'a dit , quand je l'ai levée ,de la sieste ,  avoir très bien dormi , et ça m'a paru bon signe .

         Bonne matinée , bien occupée .. Je n'étais pas censée aller voir maman aujourd'hui , c'était vacances ... mais tant pis . En partant je lui ai dit " à tout à l'heure " , et du coup ,   j'ai été la lever  à trois heures , tant qu'à faire - comptant revenir chez moi une demi-heure plus tard . Las ! Son lecteur de CD  donne des signes de faiblesse depuis quelque temps , et semble ne plus marcher  ; elle écoute , plusieurs heures par jour ,des disques enregistrés par des bénévoles , pas toujours doués pour la lecture à haute voix d'ailleurs , ce ne sont pas des acteurs professionnels ,mais elle y trouve son compte . Sylvie est arrivée avec un bon quart d'heure de retard , mais me rappelle la précieuse indication : il lui faut un lecteur de MP3 .. j'aurais certainement oublié , sans ça .

        Bon ! A quatre heures et demie , j'arrive  chez Darty  . Chez Darty , deux vendeurs facétieux me collent une probable stagiaire , une grande blonde d'une trentaine d'années environ   ; elle  ne semble  pas savoir ce que c'est qu'un CD . Veut me fourguer un lecteur de DVD bien que je lui aie dit que c'est pour quelqu'un d' aveugle   . Au bout d'un quart d'heure d'explications  ( vous savez , c'est une boite où  on met un objet rond et plat sorti d'un  emballage  carré et plat et ça fait de la musique .. ) pendant lequel elle part plusieurs fois demander conseil à ses supérieurs , elle me dit qu'ils n'ont aucun lecteur de CD chez Darty  ; mais que je peux peut-être en commander ; à la rigueur .  Je  pars , de la fumée sortant par mes naseaux , passant  rapidement devant le rayon des radios-lecteurs de CD qu'elle ne m'avait pas indiqués ,  et me précipite dans la grande surface la plus proche . Là ,  ils ont beaucoup de choix ;  le vendeur ,  compétent lui , me fait attendre dix minutes ,  passe quelques secondes à me donner le renseignement demandé , puis file comme un lapin à l'arrière du décor ( problème de vessie ? Il n'a pas l'âge .. ) ; je dois ,  plusieurs fois de suite , aller  interrompre la passionnante conversation de trois jeunes femmes étiquetées " vendeuses"  qui comparent leurs vernis à ongles  ; elles me disent d'attendre le vendeur compétent ;  je   vois celui-ci filer de loin , rapide comme une anguille ,  entre les rayonnages  d'ordinateurs ..  Au bout d'un quart d'heure ,  je me lasse enfin d'attendre .

        Une heure et demie et deux magasins plus tard , me voilà rentrée chez maman , munie d'un appareil assez simple qui devrait lui convenir . Au passage , j'ai vu qu'une voiture avait fait un rodéo dans le parking  de Darty et se trouvait sens dessus dessous , entouré d'une foule de curieux , de  deux voitures de pompiers et d'ambulances . Je me demande comment elle a fait puisque le parking est bondé ; mais je jure que je n'avais aucunement maudit Darty tout à l'heure ,  malgré mon côté colérique .

      Chez maman , autre genre de difficulté : il faut mettre l'appareil en route , lui montrer comment appuyer sur la touche ( je rappelle qu'elle n'y voit que très mal) . Sylvie veut absolument lui montrer en même temps que moi , parle fort ; ça devient stressant . Maman dit qu'elle n'y voit rien , demande ses lunettes -  je ne sais pas pourquoi  elle n'utilise presque jamais son sens tactile . Enfin , on arrive à lui faire démarrer le fichu machin .

        Là dessus , arrive l'infirmière , sympa , hyper excitée - normal en fin de journée , la pauvre , mais c'est aussi son tempérament . Je suis de mauvaise humeur et remarque avec une quasi satisfaction qu'elle a du reprendre trente bons kilos après les vingt durement perdus de son régime automnal  . Cette nuit , me voilà revenue à la compassion et je la plains . Elle semble avoir dit devant maman , qui grappille souvent une portion de phrase puisqu'elle entend mal , que " la maison de retraite d'Anduze est un mouroir" , je  veux lui demander quelle maison de retraite elle a vu  et rectifier  . Il apparait qu'elle en a vu une autre , il y a longtemps  . Sylvie , bien sur ,met son grain de sel . L'excitation est générale ,  pendant qu'elle fait la toilette de maman devant le lavabo . Maman ,en pyjama rose ,  erre au milieu des trois cinglées  - l'infirmière , Sylvie , et moi , excitées comme des puces - telle un zombie halluciné .

        A six heures et quart , je suis de retour à la maison . Enfin .  Dieu merci je n'ai plus qu'à me mettre dans l'eau , j'irais bien toute habillée , et à m'installer sur le canapé avec un bol de glace  régressive au Lemon Curd - mélangé à du yaourt basses calories, tout de même  , d'avoir vu l'infirmière me rend raisonnable . Enfin .

 

***

              Il n’y a rien en dehors de Lui : cette pensée est nécessaire. Tout est bon pour nous, tous sont Lui, rien n’est en dehors de Lui, toute chose est Son action. Quelles que soient les choses merveilleuses que vous voyiez, elles sont produits imaginaires de l’esprit.

       Si vous avez cette façon de penser, tous les noms et toutes les formes disparaîtront. Vous aurez l’expérience de tout comme un théâtre de marionnettes. Vous verrez chaque personne comme une marionnette. Cela fera tout changer automatiquement , il n’y a besoin d’aucune Sadhana. L’effort mental consiste à visualiser toute chose comme un théâtre de marionnettes.