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13 mai 2015 3 13 /05 /mai /2015 22:19

 

 

 

 

 

 

Chapitre 1862 : Si haut

 

 

 

          Une peinture que j'ai faite il y a deux jours , et qui correspondait à mon état d'esprit il y a deux jours , envahie que j'étais par les angoisses concernant le retour de maman chez elle , et la façon de le gérer . Et ce soir .. Bof , je me dis que je fais de mon mieux , et la Bonne Providence de Dieu , ou la Shakti , se chargent certainement du reste . Tout de même , je voudrais bien m'occuper d'autres choses que ces histoires de déambulateur , fauteuil roulant , rendez-vous chez le kiné , le cardiologue , etc , etc .. quand je ne suis pas en train de rendre visite à ma maman .  Cet après-midi , j'ai failli éclater  en sanglots contre le volant de la voiture parce qu'allant rechercher chez sa toubib  le certificat détaillé que j'avais confié hier ,et que je voulais absolument récupérer aujourd'hui - ce qui a fait qu'on a du en outre annuler notre projet de balade dans la forêt parce que la secrétaire remplaçante s'était trompée dans l'emploi du temps de la toubib -  je me suis rendu compte que cette femme  , très gentille , mais épuisée car absolument surchargée de patients ,  s'était contentée de faire tamponner la feuille   et de gribouiller une signature - peut-être n'est-ce même pas sa signature , d'ailleurs  ; me confiant  aimablement le soin de remplir moi-même le questionnaire médical  détaillé  , de juger moi-même si maman sait se repérer , quel est son niveau d'audition , de vision , de compréhension , de mobilité , de continence ,    etc ..  . Génial , le médecin traitant .  Elle m'a dit qu'elle n'avait pas eu le temps  - je m'en doutais vaguement .  Sur le moment ,  terriblement mal à l'aise de devoir assumer moi-même ce genre de jugement , je ne me suis pas sentie  soutenue . Mais j'ai trouvé ensuite une  oreille compatissante pour me plaindre , quoique oreille absolument non qualifiée ( celle de l'employé de Bastide matériel médical , qui fournit universellement des couches pour adulte , on appelle ça des protections pour que ça fasse plus digne , des téléalarmes , etc , etc ... ) .. La Shakti ,  la Shakti sous quelque forme que ce soit , la Shakti qui joue avec moi comme un gros chat . Jusqu'à ma dernière heure , où je retournerai dans son sein , comme tout un chacun .

            Une bonne heure ensuite à regarder mon émission préférée du moment ( les reines du shopping , pas moins ! moi qui suis toujours fringuée comme une ouvrière agricole , ou une paysanne indienne l'été ,   je reste bouche bée en regardant  les dames et demoiselles marcher sur leurs talons vertigineux ...  un autre monde , merveilleusement exotique  )  Puis une passionnante grande  séance de jardinage , dans la lumière de l'après-midi qui se terminait , entre rosiers et iris ,   pour se remettre les pieds sur terre  en bêchant le compost de l'année dernière pour y repiquer les plants de courge . Et une bonne douche enfin ,  pour se laver des piqures et coupures de toutes sortes , aoûtats , araignées , moustiques , acariens , épines de rosier , feuilles aux bords acérés  - l'eau qui lave la peau et le coeur  .               

 

 

 

 

 

 

 

 

10 mai 2015 7 10 /05 /mai /2015 12:43

 

 

 

 

 

 

 

Chapitre 1861 : et peinture , dans l'art roman Catalan

 

 

 

          Comme souvent .. j'avais vu une toute petite reproduction dans un guide , réduction d' une affiche pour un musée  - c'était irrésistible  . Aussitôt , je n'ai eu de cesse jusqu'à ce qu'on ait pu voir l'original . Le musée ( à l'Hospice d'un gros bourg qui s'appelle  l'Ille sur Têt ) était un peu pauvret , la plupart des oeuvres semblaient avoir été prêtées pour d'autres expositions .. mais tout de même ,j'ai pu trouver mon miel sous forme d'une Annonciation dans les rouges , pas très grande , peinte à la tempéra sur bois  , bien sur . Un style qui   me fait rêver de retourner au musée  de Barcelone , où l'amatrice de peinture catalane du XIIe siècle  peut baver d'admiration tout son soul  .

 

 

 

 

 

 

Chapitre 1861 : et peinture , dans l'art roman Catalan
9 mai 2015 6 09 /05 /mai /2015 14:32

 

 

 

 

 

 

 

fronton de l'église de Saint André  ; un peu à l'Ouest du Boulou .

fronton de l'église de Saint André ; un peu à l'Ouest du Boulou .

      

 

 

                Je vous l'ai dit , je ne sais pas trop pourquoi ça me ravit et me réconforte  à ce point . Peut-être parce que le sculpteur est allé à l'essentiel  de ce qu'il sentait , faisant fi de sa maladresse même s'il faisait de son mieux ,  et qu'en tant qu'artiste je suis bien consciente de devoir en faire autant  . Encore , parce qu'il a simplifié son expression au maximum : pas de pathos superflu , pas de gestes gracieux  ..La sculpture romane , c'est tout  le contraire du Bernin .  Le contraire de Praxitèle aussi , qui m'ennuie autant , avec ses représentations conventionnelles ,  que les pages glacées des magazines . ( je vous dis ça en confidence puisque je vis avec un fou de sculpture grecque classique ) . Ici , c'est évident qu'on ne voit bien qu'avec le coeur ...

      Il y a deux genres : celles qui décrivent des histoires et légendes , du Christ ou de la Bible  ; et celles qui représentent une faune fabuleuse , dragons et sirènes bifides , monstres et monstres humains  en tous genres . J'adore les deux .. Je ne comprends pas trop bien non plus pourquoi il y a tant de monstres bizarres sur les chapiteaux et le pourtour des églises - quelquefois un petit visage qui apparait juste sous l'abside d'une église où une pierre dépasse ... le simple plaisir de sculpter ,pour le sculpteur ? Mais il me semble que c'était une époque où on était envoyé au bûcher pour un oui pour un non , et les docteurs de la foi  prenaient tout au pied de la lettre . Alors , est-ce que personne ne se choquait de voir ces trucs bizarres ? Il m'est venu , en marchant dans le cloître de Saint-Michel de Cuixa , lequel jouxte une église immense , massive et belle , sans ornement aucun ,il m'est venu une interprétation à la mords-moi-le noeud : la profusion de formes , c'est la profusion du mental et de la pensée , images oniriques , conclusions hâtives , perceptions fractionnaires de la confusion du monde , et l'esprit qui crée parce que la fonction du mental c'est de penser , et les mains qui ont traduit dans la pierre parce que la fonction du sculpteur c'est de sculpter . 

               Mais  - dans l'intérieur de l'église , lieu de prière , aucune ornementation parce que c'est là qu'on médite , qu'on se centre sur son coeur uniquement . On ne voit bien qu'avec le coeur ...( Saint-Exupery et les védantiques réunis , super ma fille !)

           Pourquoi c'est une interprétation complétement erronnée ? Parce qu'autrefois les églises étaient ornementées aussi , bariolées et peinturlurées de la tête aux pieds ... Et que si certaines sont d'une sobriété splendide , c'est simplement que la couche de peinture s'est barrée . Ah ben alors ...

 

 

 


 

Dans le cloître à Elne . En 1285 le  roi chrétien Philippe le Hardi a fait brûler et massacrer la population  , chrétienne également , réfugiée  dans l'église ,  quand il a pris la ville . J'adore le dragon ...

Dans le cloître à Elne . En 1285 le roi chrétien Philippe le Hardi a fait brûler et massacrer la population , chrétienne également , réfugiée dans l'église , quand il a pris la ville . J'adore le dragon ...

Chapitre 1860 : sculpture romane
8 mai 2015 5 08 /05 /mai /2015 22:34

 

 

 

 

 

 

 

Chapitre 1859 : mémoires perdues au bord du gouffre

 

 

 

 

 

         Trois jours en vacances .. J'aurais bien besoin de plus . En partant , j'avais la tête si confuse ,  je n'arrivais plus à trouver mes mots - et quand je les trouvais , ça n'était pas les bons mots , ils ne désignaient pas ce que je pensais . Du genre , vouloir dire " je n'arrive pas à retrouver la clef du portail   " et dire " j'arrive pas à machiner le .. le .. le ..  le truc  .. "  le quoi déjà ? ciseaux , lunettes .. cafetière ? " Non , ça n'est pas Alzheimer - juste de  la fatigue .          Donc , trois jours de vacances .. et ça n'a pas été l'Aubrac , ni Conques , j'avais envie de revoir des coins proches de la frontière espagnole  ; avec si possible de l'art roman , des sculptures parce que je sais que voir des sculptures romanes me rend gaîté et joie de vivre  , ne me demandez pas pourquoi .  Trois jours , c'est pas long , on est restés de ce côté -ci des Pyrénées .  Mais je m'étais emmêlée dans mes pinceaux  , le monastère que je voulais revoir - et dont j'avais oublié le nom , naturellement  - est en Espagne . On y est allés une ou deux fois , c'est un beau monastère cistercien , et comment Diable est-ce qu'il s'appelle ? Facile , il suffit que je regarde dans mon blog . Voui mais mon blog .. c'est maintenant  un site que je loue , et les propriétaires du site procédent , depuis six mois , procédent à des changements sans me demander mon avis ;  notamment , les archives de ce blog , depuis 2007 , n'apparaissent plus  sous forme de liste .  Faut dire , autrefois c'était une équipe de bénévoles qui s'occupaient du site . C'est devenu une entreprise .  Je suppose que c'est normal , faut que tout le monde vive .

            Mais comment m'y retouver ? Comment s'appelle ce putain de monastère ? En quelle année sommes nous allés balader dans les montagnes à partir de Barcelone ? Etait-ce à l'automne , au printemps ? Mystère .

        Donc , des pans de ma vie  ont disparu . Normal , ça va nous arriver à tous , juste avant la disparition définitive  . Mais grâce au blog ,   j'avais ces archives , pas la peine de faire des albums photos ni des carnets de notes . J'étais dans une illusion d'éternité , et l'éternité n'existe pas . Ca fait un peu mal , ou beaucoup mal , suivant l'humeur .  

         Et bien sur , pendant le voyage j'ai perdu le Guide Vert de la Catalogne ..  j'ai perdu , retrouvé , perdu et retrouvé à nouveau , l'appareil photo , la montre de Philippe , etc ...

       

         Alors que dire ? ce matin , on a pris une route tortueuse dans une vallée perdue , proche du Canigou ; entre Prades et Céret . On suivait une petite rivière qui s'appelle le Boulés , dans un paysage fabuleusement printanier à la flore luxuriante  - faux acacias en fleurs ,  chênes verts ,  chênes blancs ,  genêts en fleurs ,  cistes et  lavandes stoechas , thym et lilas d'Espagne . Une merveille - et j'éternuais à chaque seconde parce qu'il doit y avoir un truc qui me rend allergique .  On se dirigeait vers le Prieuré de Serrabone . Que nous avions déjà vu il y a quelques années , chacun de nous s'en souvenait vaguement . Prieuré dont nous avions , chacun , un souvenir  - mais on s'est aperçu que ça n'était pas du tout le souvenir adapté ; ni pour Philippe ni pour moi .

       C'est pas un monastère cistercien . C'est tout petit et c'est en nid d'aigle , perché au bord d'un gouffre .   Mais il y a des chapiteaux et des sculptures tout à fait jolis , et je recommande à tout un chacun de faire la visite . Ou de s'installer comme ermite là haut : il y a vraiment une bonne énergie .

       Et puis , c'est drôle , il y avait une exposition d'une artiste ( espagnole ? chilienne ?  ) Isabel quelque chose - , Chouettes peintures  . Elle a peint , à l'acrylique je crois , sur petit format ; peint d'après des photos envoyées par des amis  , elle leur avait demandé  , et tout spécialement :

la photo d'un lieu important dans leur mémoire  . Mémoires retrouvées ...

 

 

Note , quelques heures plus tard : Aaaaaahhhhhhhh , après une recherche obstinée ,  j'ai fini par retrouver le  nom du monastère espagnol que je cherchais  : c'était Poblet , bien sur ! Quand au prieuré de Serrabonne , j'imaginais y retrouver le monastère de Santes Creus .. rien à voir .

http://www.petites-peintures.com/article-chapitre-861-j-aime-les-monasteres-40996309.html

 

 

 

 

Chapitre 1859 : mémoires perdues au bord du gouffre
5 mai 2015 2 05 /05 /mai /2015 23:10

 

 

 

 

 

 

chapitre 1858 : Relâche

           Oooooops .. Comme vous l'avez peut-être remarqué , je commence à accuser la fatigue , de plus en plus .  Je suis allée tenir compagnie à maman presque tous les après-midis depuis plus d'un mois qu'elle est là , et quinze jours à l'hôpital auparavant ; et  je commence à avoir du mal à respirer en traversant les deux bouts de couloir , pourtant pas immenses ,pour arriver à sa chambre . L' odeur innommable du couloir , surtout celui de l'Est ,  une odeur fade , lourde , chargée de relents  évoquant vaguement quelques souvenirs de pipi au lit , mais pas seulement   .. Avec , dans chaque chambre ou presque , le fond sonore de la télé qui claironne inlassablement et radote ,  à trois heures de l'après-midi ,  devant les grabataires , jeunes ou vieux .              

            Maman va mieux , dans sa tête et ses jambes ; elle va probablement rentrer chez elle dans une ou deux semaines , et il faudra vraiment que je sois d'attaque pour organiser ça . Phil et moi  avons  posé , Lundi , un lino dans sa grande pièce - il me semble que ça sera moins traumatisant pour elle , que ça lui sera une aide pour surmonter la peur de retomber . Mais une infirmière  ( déprimée ? ) du Centre de rééducation me disait d'un ton douloureux il y a quelques jours : de toutes façons , les personnes âgées retombent toujours .

          Donc ,  je me sens terriblement  besoin d'une pause  et de quelques jours de vacances supplémentaires . Nous avions prévu de partir , aujourd'hui , vers l'Aubrac . Las ! le temps était fort gris et couvert .. Et Dieu sait que la pluie sur l'Aubrac , c'est encore plus lugubre que la pluie sur Brest ce jour là .  Nous avons reporté notre départ  ;  et cet après-midi j'ai proposé à ma voisine - je vous ai dit à quel point je l'ai négligée depuis deux mois - une balade à la merveilleuse pépinière de Saint-Jean du Gard ; laquelle propose , ça n'est pas partout , plusieurs sortes de lavandes . Celles qui m'intéressaient : des  blanches et des lavandes stoechas .  Chez nous ,  quatre pieds de lavande n'ont pas survécu au dernier hiver ; à mon étonnement , les lavandes stoechas , que je connaissais des promenades dans l'Estérel de mon enfance , se trouvent assez bien dans notre sol argileux .  Hélas , cette pépinière est une tentation terrible , et j'ai senti mon auréole de sainte qui brillait avec éclat  quand j'ai réussi à sortir , au prix d'un effort de volonté surhumain ,  sans avoir acheté un grand rosier grimpant à fleurs moyennes ,d'un blanc presque lilas  ou blanc à peine teinté de grenat - si légères , gaies et échevelées ..           Ensuite , j'ai jardiné jusqu'à l'épuisement . Le jardin rayonne de beauté dans la lumière de l'après-midi  ;  même si les escargots ont dévoré nombre d'iris , il en reste encore tant qui se dressent avec ardeur vers le ciel , tous pétales déployés   ; certains pour la première fois , comme les petits iris , si légers , blancs tachetés de mauve ,  que m'a donné Maria  .  Les roses commencent à s'ouvrir ;  les fraises rougissent et les petits artichauts étaient succulents en barigoule ,ce midi ( allez donc trouver au marché des artichauts aussi petits , frais  , aussi  fondants ... ) .

        Mais peut-être que je reviendrai la semaine prochaine le contempler , ce rosier .

        Seulement , Cornegidouille  ! Y'a pas que le prix , mais où  pourrai-je  bien  mettre un rosier supplémentaire  , dans ce  petit jardin  , qui compte quatre mille métres carrés à peine et déjà foisonne de rosiers  ?

 

 

 

chapitre 1858 : Relâche

 

 

 

 

 

3 mai 2015 7 03 /05 /mai /2015 11:41

 

 

 

 

 

 

 

Chapitre 1857 : le Fleuve

 

 

 

 

 

 

30 avril 2015 4 30 /04 /avril /2015 05:21

     

 

 

           Hier après-midi , j'ai apporté à maman trois brins de muguet . Il n'était que trois heures et elle était encore à moitié dans sa sieste ( je laisse aux aides-soignantes le soin de la lever et de lui faire sa toilette , pour l'instant  ) . Encore allongée , heureuse de l'odeur du muguet , elle cherchait dans sa mémoire  , pour évoquer les  coins de forêt   qu'elle connaissait , dans les promenades d'autrefois , où l'on pouvait en cueillir autant qu'on voulait ; des moments heureux avec la famille idéale qu'elle s'était créée alors ( et qui n'était pas ma famille idéale , pour l'enfant que j'étais alors ! )  , avec les amis fidèles  -  cherchant à se rappeler l'itinéraire de ce qu'on appelle maintenant des randonnées pédestres : " il faut prendre la vallée de l'Esteron .. " . Elle racontait ça comme un conte , ajoutant des péripéties à chaque fois  " alors  ton père et Mr F ont offert du vin au berger , et pour nous remercier le berger nous a dit .. "  . En l'écoutant , je me disais que ces souvenirs allaient disparaître avec elle , souvenirs tellement précis de lieux oubliés  , perdus , qu'on atteint après une heure ou deux de marche  sur des chemins oubliés , dans  l'arrière-pays Niçois . Et je trouve ça si triste , comme les villages en ruines dans les collines perdues , les restanques dont les murs s'écroulent et qui sont envahies par les pins  , comme les pans de murs d'immeubles  avec les rectangles de papier peint , la trace de l'évier , des carreaux de faïence , que la démolition fait apparaître comme si l'immeuble avait été tranché d' un  gigantesque coup de massicot .  Si triste . Tout ça va se dissoudre , et il n'en restera plus rien .. plus rien .

         Sona vient de m' envoyer des textes en anglais , des satsangs de Thuli Baba , que j'ai beaucoup de joie à traduire . Ce maître spirituel insiste sur la prolifération inutile dans notre esprit  des pensées , des milliers de pensées ; ce qu'il considère  , si j'ai bien compris  , comme un gâchis total  . La Libération , l'état sans pensée ... Le Bonheur . Pourtant , tous les maîtres en parlent , et ceux et celles que j'ai rencontré font vraiment envie .  Oui -  mais tous ces souvenirs qui disparaissent , qui se dissolvent comme au fond des océans ,  je trouve ça si terriblement triste . Je ne sais pas s'il faut croire à l'Astrologie , si  le signe du Cancer gouverne réellement la personne que je suis ou que je crois être , comme il aurait gouverné mon cher  Marcel Proust  , mais je m' attache aux souvenirs et au passé comme à un trésor fabuleux , comme à  des joyaux infiniment complexes et fabuleusement précieux . C'est peut-être ça le plus grand obstacle , le plus grand attachement .

         Bon , reprenons : de quoi est-ce que je suis sure , dans l'instant ? Que ça respire ; qu'il y a tristesse  ; et qu' un début de rhume me bouche le nez et me serre la tête , parce que j'ai voulu jardiner en fin d 'après-midi  sans mettre un pull supplémentaire . Allez , ma fille , fais toi un tchaï avec triple dose de gingembre , de la cardamome et même du miel , c'est encore le mieux .. Cela , aussi , passera .

 

 

       

29 avril 2015 3 29 /04 /avril /2015 10:00

 

 

 

 

 

Chapitre 1855 : Bourraches

     

 

 

 

 

                  Hier , j'ai pris une grande  journée pour jardiner . Le matin , plusieurs heures au potager ;  mais à midi , je n'avais même pas encore touché au jardin de fleurs . Pourtant , c'est là que les mauvaises herbes avaient cru de façon démentielle au sortir des trois derniers jours de pluie .. Le soir , j'étais au bord de la crise de nerfs , tant j'avais l'impression d'avoir  nettoyé si peu  de terrain , toute occupée que j'ai été par la lutte âpre contre les pervenches , oui les jolies petites pervenches bleues , qui se croient en territoire conquis dans le massif de l'Ouest , le plus à l'ombre .  

              Je me suis arrêtée vers les six heures du soir ,  avec une ampoule à la main gauche  qui manie le petit grattoir , et la nuque et  l'épaule droite ( j'attrape les plantes de la main droite , d'ordinaire ) trop douloureuses   . Bon ! une bonne tartine de la miraculeuse pommade Himalaya  "for muscles and joints " ,tout droit venue  de l'Inde dans ma valise ,  et ce matin , dés potron-minet , j'étais prête à repartir . En outre , la lecture  , hier soir , de deux mails  dans lesquels deux amis qui ne se connaissent nullement se plaignaient aussi de la croissance effrénée des mauvaises herbes , m'avait mis du baume au coeur - Tant il est vrai que quelquefois , le malheur des uns ...

           Ce matin , donc , c'était reparti pour une bonne petite séance de sept à neuf ; tout en me demandant pourquoi ça me tient tant à coeur de nettoyer le jardin . Le côté esthétique , surement .. Mettre de l'ordre , dans son espace ,dans sa vie . Mettre en évidence ce qui est important ..   Un Karma de jardinière doit , de façon évidente ,  être accompli dans cette vie . Ces mauvaises herbes .. je les aime  presque toutes , pourtant . Il y a  mes préférées , des graminées fines et légères , si jolies que j'en laisse le plus possible , qui s'arrachent sans difficulté  en général ; la potentille rampante dont la racine plonge droit dans le sol et s'y accroche avec opiniatreté ;  l'oseille sauvage - ah , malheur ! Quand elle pousse à deux millimétres d'une tige de rosier .. Bon , tant pis ,elle est jolie aussi .. Mais mon pire ennemi ,  je connais son nom maintenant :  c'et le brachypode . Lui , vient du fossé voisin , et envahit le potager , sournoisement , par stolons à dix centimètres sous terre  ...  Je ne veux pas l'arracher du fossé , car il maintient la terre qui autrement s'écroulerait ; mais je ne le veux pas dans mon semis de haricots ... Je lui ai parlé tout au long - reste chez toi ! pas dans mon potager  !

    

       Et les bourraches ? Ah , oui , les bourraches . Une plante en or .. j'en ai semé au potager , il y a onze ans ,et depuis , elles se ressèment gentiment et servent de garde-manger aux abeilles sauvages ( j'ai bien peur que la prodigalité du voisin , pourtant si sympathique ,  à répandre du Round Up sur ses terres  , ne soit pas ce qui convient de mieux à la santé des abeilles , hélas ! Du coup , je m'interroge : y a t'il , n'y a t'il pas , moins d'abeilles cette année ? Je suis comme vous ,j'ai signé toutes les pétitions que je pouvais ..  ) Et surtout  , quand l'une d'elles est vraiment trop mal placée , je peux l'arracher facilement - elles ne m'en veulent même pas . J'en ai laissé une belle au milieu de l'allée , tout de même , y'a qu'à l'enjamber ... sans déranger les abeilles , bien sur .

 

 

 

 

 

Chapitre 1855 : Bourraches
26 avril 2015 7 26 /04 /avril /2015 19:03

 

 

 

 

 

Chapitre 1854 : Sous la surface

 

 

 

( j'ai pris une autre photo , ce matin , avec la lumière du jour . Mais il fait sombre ,  il pleut encore    .. tant mieux pour mes salades , sucrines et batavias blondes , qui s'épanouissent avec volupté , et le semis de haricots Contander  fait il y a quelques jours ; tant pis pour Hermione que la pluie rend dépressive , et les chats qui hibernent  .. ) J'étais un peu triste , en pensant à cette épave de bateau à la dérive ; à ma maman qui dérive un peu aussi , et finira , inexorablement ( comme chacun de nous ) par disparaître . Mais pour l'heure , elle ne va pas trop mal ,  se réjouit de ses progrés vers la marche ;  et a mangé de bon appétit  , Dimanche après-midi , le gigantesque morceau de fougasse d'Aigues-Mortes que je lui ai apporté pour son goûter . C'est vrai , la fougasse d'Aigues-Mortes , que le boulanger de Bagard réussit parfaitement , aérienne , parfumée à la fleur d'oranger avec juste ce qui faut de sucre glace en pellicule fondante sur le dessus ...  , ça se mange facilement .. ) 

 

 

 

 

23 avril 2015 4 23 /04 /avril /2015 22:56

 

 

 

 

 

 

 

 

Chapitre 1853 : deux anges

           J'essaie , ces temps-ci , de prendre le contre-pied d'un vieux conditionnement , qui me dit  , parce qu'on m'a dit autrefois  : " Dépêche-toi ! Dépêche-toi ! ne perd pas de temps ... ne perd pas ton temps ... tu n'auras jamais le temps de faire  ce que tu dois faire si tu ne te dépêches pas ...  " ... en laissant plusieurs fois résonner en moi , le matin , cette pensée : J'ai tout le temps pour faire tout ce que je dois faire .. " . Et puis , apparait  aussi , sur cette peinture ,  le personnage qui , en moi , dit : " j'y arrive pas ! j'y arriverai jamais ! " ..

         Que de fatigue et de stress . Et quel gâchis , ensuite ,  de chaque instant  -  qui jamais ne reviendra  .

          Finalement , aujourd'hui ,  qui démarrait pourtant bien mal ,  toute migraineuse et fatiguée que je me sentais après une nuit insomniaque , j'ai : médité , fait une petite séance de yoga , suis partie pour  donner à manger aux chats chez maman , revenue et j'ai terminé la peinture ci-dessus , puis posé le filet pour l'autre rangée de pois gourmands , planté  et fixé les piquets pour faire grimper les concombres ; préparé de la décoction de prêle pour le pêcher qui a un début de cloque ; semé , sous de petits abris formés de la moitié d'une bouteille plastique transparente , trois graines de concombre " Le Généreux " (  merveilleux programme ! )  et trois graines de " long vert d'Alan " , puis , l'après-midi ,   été voir maman et lui ai fait la lecture ; j'ai eu de la chance ,tout s'est bien combiné  , et j'ai pu passer une demi-heure avec  la jeune femme qui avait l'air tellement morne Dimanche dernier et qui a besoin de quelqu'un pour l'accompagner ( elle a des vertiges et elle tombe )  . De retour , j'ai passé la tondeuse dans la plus grande partie du jardin de fleurs du milieu , coopéré pour l'installation de l'arrosage automatique du potager ... J'ai pu prendre aussi tout le temps de cueillir une belle salade , choisissant longuement parmi les splendides  sucrines qui s'épanouissent au potager  .  Et le soir  , vautrée tranquillement sur le canapé , j'ai pu perdre agréablement mon temps à regarder une série télé suédoise sur Arte .  Finalement , j'ai eu le temps de faire tout ça ... et sans stress .

        Bien sur , il y a encore plein d'autres choses que je dois faire ..  et puis plein de choses que j'aimerais beaucoup avoir le temps de faire ... Par exemple , je pense beaucoup à Maria ces temps-ci , en espérant qu'elle ne va pas trop mal et qu'elle ne souffre pas trop . Demain , j'espère  ..