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23 avril 2015 4 23 /04 /avril /2015 01:22

 

 

 

 

 

Chapitre 1852 : Ailleurs sur Mars

     

 

 

           Deux jours d' échappée ,  sans responsabilité ni obligation autres que de  penser à la prochaine étape ..  Nous nous étions arrêtés pour manger , de façon rustique et délicieuse ,  dans un bistrot d'un village qui s'appelle Mars . Chouette paysage vaste , aux rivières claires et paresseuses ; les belles maisons de pierre grise , couvertes de lauzes grises , sont là de toute éternité ..  Envie d'habiter là -  surtout à cause du nom : imaginez , devenir Martiens  , enfin  ailleurs  .. que c'est tentant . Le premier livre de science-fiction que j'ai lu , conseillée par une de mes soeurs , je devais avoir treize ou quatorze ans , était les Chroniques Martiennes de Ray Bradbury . Un livre d''une poésie bouleversante , qui m'avait aussitôt entraînée , tout au long de mes années d'adolescence puis de jeunesse , vers toutes les autres oeuvres du même auteur , suivies  , bien sur , de toutes  celles que je pouvais me procurer d' Asimov , Van Vogt , Jack Vance ... et puis  - à  vingt-cinq ans , on parlait beaucoup autour de moi  d'antipsychiatrie -  le choc enthousiasmant de la découverte de Philip . K . Dick .. et caetera , et caetera .

      Après la sortie du village , comme depuis la veille je disais vouloir photographier les  jonquilles qui nappent les prés de jaune tout autour du Mont Gerbier de Jonc ( je vais dire ça demain à maman : on est allés au Mont Gerbier de Jonc . Elle se fera une joie de scander : " La Loire prend sa source au Mont Gerbier de Jonc " - facile à retenir , c'est un alexandrin , comme vous avez surement du le remarquer )  Philippe a freiné brusquement , juste avant un pont  . Jonquilles à droite , jonquilles à gauche .. étoiles jaunes sur pré vert , plus loin jaune partout ..   J'ai bondi ,  me suis couchée dans l'herbe . Non , je n'ai pas cueilli de bouquet , je n'avais pas envie de faire souffrir les fleurs inutilement pendant tout le reste de la journée - tiède ,  dés qu'on a eu quitté les hauts plateaux - la route jusqu'à la maison était encore longue .. Jonquilles de  Mars en Avril ,   continuez à prier pour moi depuis votre pré !  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chapitre 1852 : Ailleurs sur Mars

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

19 avril 2015 7 19 /04 /avril /2015 22:44

         

 

          Dans des dispositions moins stressées , après l'escapade d'hier  .. J'apprécie la pluie , comme toujours ,   bénéfique aux semis de pieds d'alouette et de nigelle faits la veille .  Ce matin , j'ai terminé d'enlever le papier peint sur les deux bouts de murs dans la salle de bains chez maman . Me restera - le plus agréable , à les peindre en blanc satiné . Un blanc froid pour aller avec les bleus déjà un peu disparates des carreaux ; peut-être m'autoriserai-je à recouvrir les tuyaux apparents de gris clair  .

            Le chat tigré roux si touchant , le plus petit  de la portée ,  que j'ai pu capturer Mercredi dernier, puis remettre en liberté après opération   ,   a l'air bien remis du choc ; il était si courageux , à protester dans la cage métallique - je l'ai baptisé " Leo " .  Ce matin , pendant que je terminais de m'activer avec le nettoyeur vapeur , il était tout seul , installé dans le carton sous l'avant-toit , à regarder la pluie qui tombait drue . J'adorerais l'adopter ,  sans  que ça paraisse possible à cause d'Hermione .  Il ne me restera plus qu'un jeune chat gris ( une fille ? ), le , ou la  , plus timide  , à faire opérer . La véto a été sympa , ils m'ont fait un prix !

         Maman était bien  , elle aussi ; elle m'a accueillie en râlant contre S. qui serait arrivée hier après-midi  si tard qu'elle n'a pas pu sortir dans le jardin ( vrai ? faux ? pas moyen de vérifier . Si c'est vrai , ça me fiche le cafard .. )  Je nous ai installées sous la galerie couverte , pour une bonne petite séance de lecture ( toujours Maurice Genevoix ,  auteur sans risque ) , entrecoupée de réflexions  de sa part    , déclenchées au fil de la lecture par un mot , " chardonnerets " , ou " sauterelles  " ..  Elle mélange différents souvenirs entre eux  , je le sais parce que j'ai déjà souvent entendu certaines histoires , mais ça n'est pas gênant . Et puis , j'aime bien lire à haute voix , quoique ça me donne un peu soif  ; mais les cafés ne coutent que cinquante centimes au distributeur ..

 

 

 

19 avril 2015 7 19 /04 /avril /2015 07:46

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chapitre 1850 : sentier en boucle

 

 

 

 

 

Chapitre 1850 : sentier en boucle

 

 

C'est tout au début de la promenade ; les giroflées qui poussent dans le mur même d'un jardin me rendent jalouse .. le propriétaire , très gentil nous indique le chemin , d'ailleurs bien signalé tout au long par des marques jaunes .

 

 

Chapitre 1850 : sentier en boucle

 ( Végétation de collines sèches :  l'aphyllante de Montpellier - sur ma photo il n'est pas très bleu . Ca m'a rappelé les balades qu'on faisait dans le Lubéron il y a quinze ans .. )

          Il était temps de m'aérer , je virais cinglée  ... Nous sommes partis pas très loin , vers Clairan . Une promenade en boucle , j'adore ça  : il y a toujours cette découverte d'un paysage nouveau à chaque tournant ;  il y a toujours incertitude : est-ce qu'on va bien retrouver notre point de départ ? Quand ? Dans quel état ?  Hier , j'avais laissé les cartes à la maison , constatant que le sentier choisi était à la frontière de deux cartes IGN , donc un peu casse-pieds à déplier .  On part de Clairan , du hameau  même , et aboutit à la Miellerie ( Mmmmmm ... leur miel de bruyère .. et leur pain d'épice au gingembre .. ) . On  traverse d'abord des champs de lavande ( pour les abeilles ! ) , d'oliviers , et des vignes ,  jusqu'à un autre hameau : Gaujac ; puis on monte , on descend , on monte encore , ..  , assez longtemps , dans la forêt de pins ; entre cistes , thym  , romarins et amélanchiers en fleurs . J'aperçois également quelques plants de faux muguet ( je crois que ça s'appelle Sceau de Salomon , mais je ne suis pas sure ) et d'aphyllante de Montpellier .  La piste , là , est ponctuée d'affuts en bois , pour les vaillants chasseurs de sanglier  . A mon avis , vu la densité de ces constructions , les bestiaux n'ont pas leur chance .  Hermione peut se féliciter de la pluie d'hier , qui a laissé de grandes flaques d'eau rafraichissantes ...

 

             Au sortir de la forêt , nous avons eu le coup de foudre pour une très grande maison isolée , entourée de grand prés et d'olivettes  , à plusieurs kilométres de tout .. On rêve très vite de s'installer là ..  Mais une affiche contre la clôture voisine : " Attention : toros de combat " ( pourquoi toro , à l'espagnole ? Crétins .. dans les Cévennes y'avait des mineurs , pas de corridas .. ) nous avertit que la connerie humaine n'est pas loin . Qui aimerait avoir comme voisins des fournisseurs de corridas ?  se lier d'amitié avec des taureaux qui vont  être torturés dans l'arène ?

            Par contre ,  la saison des balades proches de la maison , dans ces  doux paysages de vignes et de pins , va bientôt se terminer , et nous devrons aller chercher nos coins de paradis plus loin , plus en altitude  :  on est revenus à la maison avec le teint couleur de brique , littéralement cuits de soleil .

 

 

 

Chapitre 1850 : sentier en boucle

 

 

 

 

 

 

 

18 avril 2015 6 18 /04 /avril /2015 07:40

   

 

           Ouf .. C'était gratiné , hier . J'avais rendez-vous avec le toubib responsable de maman pour la rééducation - je voulais lui demander quand il prévoyait de la faire rentrer chez elle . Vous vous souvenez , ce toubib au magnifique masque sans expression , tout droit sorti d'une série télé britannique  . Ben il ne m'a pas déçue ... Réponse : le retour , ça dépend ... en tout cas , avant l'été . Mais , la semaine prochaine ou dans un mois , ça dépend . Ca dépend si elle fait des progrés , ou si elle n'en fait plus .  

             Bon ... là je ferai avec . Mais il dit qu'il s'inquiéte parce qu'elle a maigri . Je dis que , peut-être ,c 'est à cause du cancer au sein - mais il balaye ça d'un revers de main : ça n'est pas cette petite grosseur qui peut avoir de l'influence . Cependant , il me suggére que la bonne solution serait , peut-être , mais il n'en est absolument pas sur dit-il  , de lui faire faire des séances de radiothérapie - il me dit , en deux ou trois séances , tac tac tac ( geste de sa main qui va et vient rapidement ) , c'est réglé ; bien sur c'est malheureux il faut aller à Nîmes , alors que si on ne fait rien ( là , il me décrit l'évolution possible , en détail , pour les cinq ans à venir ) .

      Je suis revenue de là ratatinée comme pas possible . Mon imagination me présentait déjà , bien sur , en détail macrophotographique comme on voit sur les émissions médicales que j'évite absolument de regarder ,  l'évolution possible qu'il avait évoqué , et j'en frissonnais d'horreur ;   pour me remonter le moral , je m'imaginais déjà la joie que ça serait pour moi d'avoir à accompagner maman pour qu'elle subisse des séances de rayons à Nîmes .. Moi qui adore les hopitaux , je serai gâtée .. Seigneur Dieu ! On ne peut pas disparaître paisiblement , maintenant ?

     Je retourne voir maman , à qui Ellés fait faire une promenade en fauteil roulant ; bien emmitouflée dans le jardin venté , elle se régale . Quand Ellés part , maman reprend le comportement  régressif et  plaintif  qui lui devient habituel avec moi ; ensuite , nous remontons dans sa chambre ; je lui donne le petit pot de " complément allimentaire " qu'ils lui servent pour le goûter .

        Ma soeur téléphone - voilà maman qui reprend sa voix positive et sereine de personne responsable . Boudiou .. c'est à moi que ça échoit d'avoir à materner  ce minuscule enfant plaintif  ?  mais je ne peux pas moi  , je ne peux plus ...

         C'est seulement ce matin , après avoir médité , puis en remplissant le formulaire d'inscription pour une journée avec Swami Atmachaitanya qui va venir en France , et celui pour le voyage avec Sonagiri en 2016  , assise à  mon bureau et la photo de Mooji en face de moi , que je me suis retrouvée sereine et gaie ...

 

    

 

Chapitre 1849 : tout ce qui m'arrive , je l'attire

 

Vous êtes , naturellement , heureux .

Le bonheur est votre vraie nature .

Personne ne peut vous rendre malheureux . Votre imagination , seule  peut le faire . 

 

 

 

 

17 avril 2015 5 17 /04 /avril /2015 11:20

    

 

 

              Hier , je n'ai pas été voir maman . J'étais revenue épuisée de ma dernière visite , avant-hier  ; sans trop bien comprendre pourquoi . J'avais écrit à Joëlle quelque chose du genre : " je suis fatiguée , fatiguée - je crois que je  n'arrive pas à accepter que ma maman perde la tête . " Tout ça parce que maman m'avait accueilli plusieurs fois  - du ton lamentable qu'elle a quand j'arrive d'ordinaire  ,style : voici venir ma fille , la seule qui vient me voir et qui est là pour me sauver ..  - en me racontant qu'elle chantait dans sa tête  , les  chansons que sa maman à elle lui chantait quand elle était petite . Sans que je lui demande , elle m'avait donné la démonstration , elle qui ne chantait guère ou pas autrefois , (  dans sa petite enfance , une instit débile lui avait assené une interdiction de chanter avec les autres élèves , parce qu'elle chantait faux ) . Elle m'a débité ,  tout au long  : " Il faut te marier , papillon couleur de neige , il faut te marier , par devant le vieux murier .. "  ainsi que la suite ;  je ne connaissais pas les paroles d'ailleurs .

       Et cette impression de faux , que j'avais , pas seulement parce qu'elle chantait un peu faux ( eh oui ! ) , mais cette impression de décalage .. Maman perd un peu la tête .. Maman régresse ..  Maman perd  la mémoire .. Certes , elle était  infantile  ,  peu tendre et pourtant vampirique , manipulant au moyen de  sa santé supposée fragile ,  accueillante avec " les étrangers "  , dure et implacable avec ses filles ...  elle formait avec mon père un couple qui s'entendait bien ,   pourtant il m'a fallu plusieurs années de thérapie pour m'en remettre  ; et admettait intérieurement sans discussion , et nous a transmis ,  l'idée absurde que les mâles forment un espéce supérieure qui connait mieux le monde que les pauvres femmes . Bref , normalement névrosée .   

           Mais  elle incarnait  également la sécurité , les méthodes infaillibles pour réussir en classe , les soins  à donner quand on était malade ,  la nécesité absolue de bien faire son travail , que ça soit le ménage ou autre chose ,   un certain bon sens ,  une totale absence de racisme et de préjugés de classe  ... 

       Alors , l'entendre débiter  cette chanson  comme si elle avait cinq ans et demi .. J'en étais fatiguée , mais fatiguée ..  

 

        Et puis ,ce matin ,  après m'étre escrimée avec l'appareil à vapeur , pour une bonne séance de décapage dans sa salle de bains ou le papier peint tombait en loques , j'ai compris tout à coup  que si elle se chante des chansons comme ça pour s'endormir , c'est que dans sa fatigue et sa détresse  , sa maman d'autrefois , qui devait être tendre , sa maman lui manque .. Et là ,  c'est mon coeur qui est sollicité - et ma fatigue est partie .  

 

 

 

14 avril 2015 2 14 /04 /avril /2015 14:30

 

 

 

 

 

 

 

Chapitre 1847 : du potager , de l'absence d'ego ,et de l'humeur de Michel Onfray

     

           Il y a les fleurs du petit pommier , qui ont éclos .. et puis , devant la photo du potager au soleil levant  , je m'autorise dix bonnes minutes d'autosatisfaction : tout de même , j'ai bien travaillé ...  mais tout de suite , c'est presque évident : l'ego n'a rien à voir là dedans .. il pourrait disparaître sans douleur , ne laissant que la contemplation quasi émerveillée  ( le travail de ce corps , de ces mains , de la terre , de la lumière et de l'eau .. de ce mental qui a suggéré qu'il était temps de planter ,d 'arroser .. ) . Bon , l'ego se réinstalle vite fait bien fait -  les habitudes mentales perdurent . C'est pas grave . Boudiou ! Que c'est joli , de toutes façons ! 

           Et il reste un miracle , c'est qu'hier , avec ce vrai coup de chaleur qui faisait coller mon pantalon  hivernal comme un carcan d'enfer à mes jambes fatiguées  vers les six heures du soir , je me suis cassé la gueule deux fois , me prenant les pieds dans le filet que j'installais pour aider les pois gourmands dans leur ascension vers le ciel . J'ai brisé trois tuteurs , mais ne me suis pas fait mal du tout .

           Par contre , j'ai juré tout ce que je savais , avec vigueur . Mais vous le savez , le blasphème est une invention des hommes , pour de vrai ça n'existe pas et le Divin n'en a rien à foutre ... D'ailleurs , j'ai bien envie de m'offrir le dernier bouquin de Michel Onfray . Il était hier à l'émission " vingt-huit minutes " que je ne manquerais pour rien au monde ; à un moment , l'autre invité étant Hubert Reeves , quelqu'un a risqué une allusion à Freud dont Onfray ,comme vous savez , a déboulonné vigoureusement la statue ; Elizabeth Quin devait surveiller les mouvements du visage de Michel Onfray , qui devient , vous le savez aussi ,  facilement ronchon et boudeur aux émissions télé ;  elle a crié : Attention ! Ne me le fachez pas  ! " J'ai adoré le côté protecteur de  ce " ne me le fachez pas ! " .. Comme j'adore Michel Onfray , j'adore ses conférences parce qu'en les écoutant j'ai l'impression de tout comprendre , j'adore son côté  ronchon et boudeur , mais par ailleurs je crains de ne pas être à la hauteur du bouquin , et de le laisser glisser au bout de vingt pages pour m'enfouir dans un bon vieil Ellis Peters ...

 

 

 

 

 

Chapitre 1847 : du potager , de l'absence d'ego ,et de l'humeur de Michel Onfray

 

 

 

 

 

 

13 avril 2015 1 13 /04 /avril /2015 08:31

 

 

 

 

 

 

chapitre 1846 : le manteau

 

 

 

( Guère le temps pour peindre , en ce moment ! j'ai juste pu terminer ce que j'avais commencé la semaine dernière . Et les herbes poussent , poussent , poussent , et la terre était dure aux mains , hier  soir dans le potager ! Quand aux iris , j'ai fini par les inonder pour pouvoir les désemmêler des chiendents et oenothéres envahissants ..  )

 

 

 

 

11 avril 2015 6 11 /04 /avril /2015 22:54

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chapitre 1845 : un peu de solitude , enfin  !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

             Aujourd'hui , j'ai pris une exquise journée de vacances , ne faisant que ce qui me plait : j'ai d'abord défriché un métre carré de gravier envahi par les mauvaises herbes ;  suis allée nourrir les chats chez maman -  deux d'entre eux commencent être apprivoisés , deux frères affectueux de deux portées différentes ; l'aîné a même manifesté , pour la première fois , une amorce de réciprocité quand je l'ai caressé .. ils sont extrêmement doux et gentils , ne griffent jamais - et je me sens terriblement responsable de leur sort . Mais le moyen de les adopter , avec cette cinglée d'Hermione qui course tous les chats dans le jardin , que ça soit les nôtres ou d'autres ? Bon , on verra .. Ensuite , j'ai traîné à la solderie ; acquis , pour trois euros quatre vingt-dix-neuf , un corsage tout à fait charmant dont je n'avais nul besoin .. mais après , je n'avais plus d'argent pour acheter des fraises - tant pis , moi je m'en fiche des fraises ..  à la place , j'ai  cuisiné  , sans hâte ,un délicieux ragoût de pommes de terre et épinards aux olives  ..

            L'après-midi , j'ai été voir la voisine ; je l'avais complétement négligée depuis que je suis rentrée de Delhi . Hélas .. elle avait préparé du thé et une tarte .. comme j'avais , une demie-heure avant , préparé une mousse au chocolat pour le repas du soir ( histoire de compenser un peu mon envie de prendre une journée pour moi ) ,  je ne me sentais guère prête à déguster avec enthousiasme  la tarte aux abricots acides . Je me suis rendu compte ,aussi , qu'elle escomptait mon aide pour manipuler Internet - mais j'avais oublié mes lunettes ,  il faudra bien que j'y retourne .

          Et ensuite .. Ah , quel bonheur ! je me suis débrouillée pour être seule , en tête à tête avec le jardin ;   décourageant plusieurs tentatives de conversation  de mon cher et tendre  , refusant les invitations d'Hermione à lui envoyer sa baballe à l'autre bout du pré ..  et j'ai désherbé , désherbé , désherbé .. le massif d' iris en haut du jardin  , et c'est loin d'être terminé ; le gravier aussi , qui les longe ;   puis je suis descendue au potager - mais là ,c 'est terrible , tant les herbes poussent et poussent , là aussi  j'ai été négligente ces derniers temps ; et elles me rattrapent  ; que dis-je , elles débordent de partout . Le jardin de fleurs , au milieu du pré , ressemble à un jardin dont les propriétaires sont partis en vacances  .  Heureusement , il fait jour jusqu'à neuf heures du soir ..  

 

  

 

 

10 avril 2015 5 10 /04 /avril /2015 06:06

   

 

 

           La mémoire de maman était depuis longtemps une valeur sure , l'abscisse et l'ordonnée du monde temporel de toujours : les dialogues entre elle et tata Lili , perpétuant leurs souvenirs - de leur maman bien-aimée , de Gap , de Sisteron , de leur grand-père - ou leurs connaissances botaniques ,  ont rythmé  et structuré mon enfance , comme la basse continue et musicale du clavecin dans un morceau de Bach . Sa mémoire des dates et des lieux , faisaient l' admiration de beaucoup de gens - je lui dis souvent , pour plaisanter , que c'est pour ça que j'ai une mauvaise mémoire , inutile de me souvenir de dates  puisqu'elle se souvient de toutes .  

         Mais depuis quelque temps -  oups .. celà ,  aussi ,  se délite et part au fil de l'eau  . .. Et j'ai beau le savoir , la tendance à me référer à ses souvenirs , demeure , stupidement ,  en moi . Depuis quelque temps , elle laisse aller tranquillement  les repères chronologiques : elle me répéte , depuis deux jours , que ma nièce Véronique lui a téléphoné " hier matin " . Etait-ce hier , avant-hier , le matin , l'après-midi ? Je ne saurai jamais . Ou encore , qu'elle n'a pas encore eu de séance kiné depuis son arrivée au centre mais que ça commencera Samedi  - et je m'étonne , je râle contre la mauvaise organisation , et si nous n'avions pas croisé dans le couloir la kiné ,  heureuse de la bonne volonté manifestée par maman pendant la séance  du matin , je râlerais encore .. Donc , je dois enquêter  , me limiter à des suppositions ..  et la seule chose dont je dois m'étonner , c'est  de la persistance  obstinée de ma propre tendance à me fier à sa mémoire .

     

 

 

 

5 avril 2015 7 05 /04 /avril /2015 23:36

 

 

 

 

 

 

chapitre 1843 : jolie balade , encore

 

     J'ai adapté nos horaires de promenade aux horaires de maman .. donc , on n'est pas partis   trop loin de la maison . Mais quel pays varié nous habitons : nous avions pensé marcher seulement entre Luziers et Mialet , le long du Gardon . Nous avions imaginé une promenade connue , jolie tout au long de la rivière ; mais nous nous sommes laissés tenter par un chemin de traverse , qui a été nettoyé récemment : juste avant Paussan , sur la rive droite ; et que nous avons découvert . Des associations de randonnée ont placé , depuis quelques années , des myriades de petites pancartes jaunes , plutôt discrètes , indiquant distances et directions  à l'échelle humaine , l'échelle de la marche . Loin , si loin de la ville et de la " civilisation " . Dés que j'ai été installée dans les Cévennes , je me suis sentie protégée par la proximité de la forêt , ou du maquis , de toute cette immensité infinie de vallées et de collines perdues , secrétes , sécures .

         Incroyable , la façon dont ce chemin , autrefois carrossable , maintenant réduit à un simple sentier envahi des deux côtés par les buissons , pénétre profondément dans un creux des collines aux pentes raides , suivant un ruisseau ,  au bout du bout du monde . Autrefois , sur ces pentes , les anciens ont construit des murs et des murs de pierres sèches pour soutenir les cultures en terrasses , retenir un peu la terre .. Autrefois .

 

 

 

chapitre 1843 : jolie balade , encore