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30 mars 2020 1 30 /03 /mars /2020 07:47

       

             Hier soir , mon amie G . , que j'ai si souvent accompagnée dans des rêves-lumière , ou des relaxations , m'appelle . Bien entendu , il n'est plus question qu'elle vienne ici , depuis le confinement , et elle en est frustrée .  Elle m'appelle pour me demander un renseignement concernant le jardinage . Elle habite , maintenant seule puisque son mari est parti se consoler ailleurs  , une maison avec jardin - mais déteste jardiner . Je lui avais proposé de lui montrer comment on prépare un potager - mais , là aussi ! le coronavirus est arrivé avant la date prévue , et je l'ai abandonnée ... Or , pendant qu'elle parle , mon oreille gauche est violemment heurtée par les bruits sortant de l'écouteur - grincements , chocs bruyants ... je lui demande ce qu'il se passe - mais rien , rien du tout ! elle m'explique , un peu irritée , qu'elle est en train de faire cuire des poivrons , et qu'il faut bien qu'elle touille pour les empêcher de brûler . Je lui dis que je vais chercher les renseignements qu'elle demande ; et je raccroche . Ce n'est pas la première fois que ça arrive , je me souviens qu'une fois , je lui ai demandé si elle prenait son bain pendant le coup de téléphone - mais non ! elle faisait sa vaisselle ...

          Renseignements que je lui transmets , ensuite , par mail ... je ne l'ai pas rappelée . J'étais choquée , parce que je suis très sensible aux bruits , et choquée ,  parce que je trouve extrêmement incorrect d'appeler quelqu'un tout en faisant autre chose . Passons sur l'impression désagréable d'être utilisée , chose que G a tendance a faire , surtout avec moi qui suis bonne pâte  ... Mais c'est le mal du siècle   :   téléphoner tout en faisant autre chose , il y a tant de jeunes qui le font ( et de moins jeunes , comme , par exemple , G. ) . On fait une , deux , dix choses à la fois ...parce qu' ils ont  tant de choses à dire , tant de choses auxquelles penser , tant de connexions de tous les côtés ,  tant de  tâches à accomplir , ces jeunes ... aucune correctement . Est-ce que je suis vieillotte ? Moi qui déteste le téléphone , en outre ... 

           Ou est-ce que ces jeunes , et moins jeunes auraient bien besoin de revenir à l'enseignement Zen , qui s'emploie à juguler le mental avec une discipline quasi militaire ? On fait une chose à la fois , pas deux . C'est comme ça qu'on profite de la vie , aussi ! Quand je mange , je mange ; quand je bois , je bois .. Quand je marche , je marche ... Quand le papillon boit le nectar de la fleur , il boit ...  pense-t-il à autre chose , le papillon ?  

         Pleinement .

        

        

 

Chapitre 2609 : le mal du siècle
29 mars 2020 7 29 /03 /mars /2020 08:05

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        Jamais le potager n'a été aussi bien préparé au printemps ! Il n'y a plus qu'un tout petit coin où les mauvaises herbes sont hautes .   Forcément , j'ai travaillé tous les après-midis , ou presque - au lieu d'aller connement me promener comme les années précédentes ( un hasard du fichier des photos a fait apparaître tout d'un coup , en haut de l'écran , une photo de l'Aubrac , prise à cette époque l'année dernière - j'ai soigneusement évité de les regarder, pour ne pas me laisser bouffer par la nostalgie et l'envie .  D'ailleurs , si j'habitais l'Aubrac , je serais probablement grignotée par la nostalgie des collines de notre doux Piémont Cévenol  . Encore que ... ??? ) .  Mais , vous savez quoi ? Je le trouve un peu trop propre et bien ordonné ce potager  - presque morne  ... je me demande si je ne vais pas laisser pousser les pieds-d'alouette , dont les  pousses commencent à apparaître aussi ,  toutes  petites toutes mignonnes  tout au long de la rangée d'oignons à droite  , pour y mettre un peu de poésie . 

P.S  pour les amis qui voudraient des graines de pieds-d'alouette , écrivez-moi vite , j'en ai encore plein , récoltés l'année passée ... je vous envoie ça par lettre !

 

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Chapitre 2608 : un résultat du confinement
28 mars 2020 6 28 /03 /mars /2020 18:13

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            La première fois que j'ai lu Le Hussard sur le toit , je devais avoir une quinzaine d'années ,et tout ce qui m'intéressait , bien entendu , c'est de savoir si Angélo et Pauline allaient ( enfin ! ) avoir une histoire d'amour du genre qui plait quand on a quinze ans . J'avais été , certes ,un peu déçue - mais fascinée par le bouquin , au point de le relire plusieurs fois ensuite . Chaque fois , en sautant les passages trop longs , puis en découvrant d'autres ( ceux que j'avais sauté la fois précédente ! ) . Mais , pour cette relecture de Mars 2020 , mon passage préféré sera , j'en suis certaine , les moments qu'Angélo passe avec la nonne . Ou diantre Giono a t-il eu l'intuition de ce personnage ?  On sait bien qu'il a fait la Grande Guerre , et qu'il en est revenu pacifiste * ... a t-il connu quelqu'un dans ce genre , là-bas ? Cette nonne , catholique bien sur ,  fait penser , incroyablement ,  à un moine Zen . Ou à  l'un de ces sages taoïstes oubliés au fond du monastère , un petit bonhomme tout fripé , snobé par tous les autres moines ...

         Et la lecture de ce chapitre m' apaise ( sauf la fin , amère ... mais cette fin me fait revenir à la réalité : Giono n'a pas décrit un moine Zen ) .  Mais je peux ne garder que cette évocation ...

 

        Là-haut , c’était comme une cuisine et une alcôve .  Près de la fenêtre ouverte d’’où on avait appelé se tenaient une femme et deux enfants . De l’alcôve venait comme le bruit d’un moulin à café . La femme désigna l’alcôve . La nonne tira les rideaux . Un homme étendu sur le lit broyait ses dents en un mâchage incessant qui lui retroussait les lèvres . Il tremblait aussi à faire craquer sa paillasse de maïs .
- Allons , allons ! dit la nonne . Et elle prit l’homme dans ses bras . Allons , allons ! dit-elle , un peu de patience . Tout le monde y arrive ; ça va venir . On y est , on y est . Ne te force pas , ça vient tout seul . Doucement , doucement . Chaque chose en son temps .
   Elle lui passa la main sur les cheveux .
  - Tu es pressé , tu es pressé , dit-elle , et elle lui appuyait sa grosse main sur les genoux pour l’empêcher de ruer dans le bois de lit . Voyez-vous s’il est pressé ! Tu as ton tour . Ne t’inquiète pas . Sois paisible . Chacun son tour . Ça va venir . Voilà , voilà , ça y est . C’est à toi . Passe , passe, passe .
      L’homme donna un coup de rein et resta immobile .
    - Il aurait fallu le frictionner , dit Angélo d’une voix qu’il ne reconnut pas .
    La nonne se redressa et lui fit face .
    - Qu’est-ce qu’il veut frictionner celui-là ? dit-elle . Ainsi , tu es un esprit fort , hein ? Tu veux oublier l’Évangile , hein ? Demande du savon à cette dame-là , et une cuvette , et des serviettes .
     Elle retroussait ses manches sur ses gros bras roses .
     - Demande , dit-elle , parle-lui , fais-la bouger , qu’elle cesse de se tenir dans sa fenêtre là-bas . Qu’elle fasse du feu , que l’eau chauffe . Allons , qu’on se mette en train , s’il vous plait .
       Elle était ronde et lourde et ménagère . Elle s’approcha de l’âtre et cassa du bois sur son genou . Elle avait laissé l’alcôve ouverte . L’homme était raide sur son lit .
       La femme ne bougeait pas .
       - Allons , dit la nonne .
       La femme fit un pas vers l’âtre prés duquel la nonne était agenouillée . La femme écarta lentement les deux enfants de son tablier . Elle leur caressa furtivement les joues d’un geste qui avait l’air d’être en surplus dans le temps . Elle vint s’agenouiller près de l’âtre . La nonne lui transmit le bouchon de papier et le briquet .
       - Allume , dit-elle ,et elle se redressa .
        Cette nonne étonnait par son extraordinaire présence . Où elle était , tout s’ordonnait . Elle entrait et les murs ne contenaient plus de drames . Les cadavres étaient naturels et , jusqu’à la chose la plus minuscule , tout se mettait immédiatement en place exacte . Elle n’avait pas besoin de parler ; il lui suffisait d’être présente .

 

 

 * cf         https://www.pedagogie.ac-nantes.fr/servlet/com.univ.collaboratif.utils.LectureFichiergw?ID_FICHIER=1424145650171

28 mars 2020 6 28 /03 /mars /2020 07:42

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          Hier , sortie  à Intermarché ... je voulais des croquettes pour les chats . Je ne sais pas si je vous l'ai déjà dit ( peut-être bien ,  je radote ...) mais je ne crains pas de manquer de nourriture pour nous .  Par contre , imaginer Noisette et Baptiste en train de hurler qu'ils ont faim ... me fait  frissonner d'angoisse . Or , j'avais fait une précédente sortie à Super U , en début de semaine ; et , à mon horreur absolue , ils n'avaient plus de croquettes ...  plus exactement  ,  de croquettes pour " chats sensibles " . Il y a quatre ans ,  à mon retour de l'Inde , j'avais trouvé Noisette absolument  squelettique , et s'arrachant nerveusement , heure après heure des touffes de poils sur le ventre , qui était dénudé sur une grande surface . A tout hasard , j'avais changé ses croquettes ; et tout était redevenu normal . Quelle saloperie  les fabricants peuvent-ils bien y  mettre ,  dans ces croquettes, pour que les chats y deviennent addict ?   pourtant , Noisette , qui ne mange que ça depuis seize ans qu'elle partage notre vie , a toujours  , presque ! bon pied bon œil .. Presque , parce qu'à dix-huit ans et demi , elle est quand même maigriotte , et a une grosseur sur le flanc . Mais elle est vive , griffe toujours d'une patte preste , en toute amitié , roucoule ou hurle , suivant ce qu'elle veut nous faire faire ...

        Bref ... Intermarché ... J'étais passée auparavant à la pharmacie , pour acheter du gel hydromachin . Une petite queue bon enfant sur le trottoir devant la pharmacie , une envie de rigoler parce qu'une dame , en chuchotant , apportait deux bouteilles vides d'un litre qu'elle voulait qu'on lui remplisse  ;   la pharmacienne lui dit , à voix normale , que c'est impossible - la dame insiste , disant qu'on les lui remplit d'habitude . Petite discussion ... puis ,tout s'éclaircit : la dame ne voulait pas du gel , mais de l'alcool à 90 ° ... Egalement impossible ( quoique ça arrive que les pharmaciens acceptent ) . Mais normal : c'est l'époque où l'on fait ses liqueurs de ménage , ici !

       Bref ... Intermarché ... le magasin vient de s’agrandir de moitié , espérant concurrencer l'hyper U ;  ils n'auraient pas pu choisir pire moment .  L'éclairage n'est pas totalement terminé d'installer , et dans une ambiance crépusculaire les clients  errent , hagards , poussant leurs caddies ,  cherchant désespérément leurs yaourts habituels dans les rayonnages décalés , mais aggrandis , et qui , du coup , semblent à demi-vides ... Certains  , masqués ,  ressemblent à Dark Vador ... Il n'y a que le fada habituel , un mec qui marche souvent sur la route en bondissant car il est assez jeune , qui soit toujours gai ( mais souvent ivre ... ) .  Je me cache pour qu'il ne me voie pas , car un jour où je lui avais donné quelques piécettes ,  il a absolument tenu à m'embrasser , et Dieu sait qu'il ne se lave pas souvent ( je l'ai vu , une fois , du pont d'Anduze , en train de barboter , assis dans le Gardon . Mais c'était en été ... )

        Un petit vieux monsieur , en manque de contact , passe un temps fou à la caisse , essayant de bavarder au maximum avec la jeune caissière qui n'ose pas l'interrompre . Pour compenser , quand c'est mon tour , elle fait passer mes achats à toute vitesse ( miracle ! j'ai trouvé les croquettes ! j'en ai acheté trois paquets , du coup ! en en laissant pour les autres , toutefois .. ) ; c'est un peu stressant . En sortant  , à moitié hallucinée ,  je vois le petit vieux monsieur , sur le parking . Il est en train de se bagarrer pour faire rentrer deux énormes sacs à provisions dans son caddy personnel - il a fait des provisions pour plusieurs mois de confinement : deux autres énormes sacs attendent par terre ; je ne sais pas comment il compte les porter ... En temps ordinaire ,je lui aurais proposé de l'aider ,et de le ramener chez lui en voiture . Mais là - et si je suis porteuse du virus ? je n'ose pas ... Du coup , je le laisse se démerder ...

           En rentrant , je prends Philippe dans mes bras , pour me réconforter - puis suis horrifiée - et si j'avais ramassé le virus , dehors ?

         Heureusement , il y a le jardin  -  les abeilles bourdonnent dans le pommier rose , le jet d'eau pour les poissons gargouille , et tout pousse gentiment . Respire , respire , respire !  C'est le printemps !

 

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Chapitre 2606 :  la vie comme elle va
26 mars 2020 4 26 /03 /mars /2020 23:23

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       Relisant ce que je vous ai copié-collé l'autre soir  , la longue citation de l'article de ce Swami Dayamritananda Puri . C'est à dire , l'article qui précède , juste , celui-ci.

       Quelque part , cette citation m'apaise profondément .

       Quelque part aussi , elle m'agace ( superficiellement ? )

      Par exemple ,  les allusions à " le confort et les avantages qui servent de béquilles à nos vies . " Ou encore , " dépasser vos préoccupations individuelles et prendre en considération les préoccupations de tous " ... Me voilà en train de renifler - comme un limier aux facultés olfactives particulièrement développées en ce domaine  ( j'ai tout à fait l'image de ce limier , en zappant l'autre jour je suis tombée sur une émission sur des " chiens héros " - et la limier , qui était en fait une limière , n'était pas vraiment esthétique ... Un de ces chiens aux oreilles pendantes qu'ont l'air plutôt cons et dépressifs , et quand elle goûtait à un repos bien mérité sur les genoux de son gendarme de papa ,  reposant enfin son énorme tête baveuse d'animal prodigieusement sensible et intelligent  , dans la félicité du devoir accompli  , elle occupait  largement  les deux-tiers du canapé et pourtant papa , qui s'occupait du secours en montagne , n'était pas précisément un gringalet   )

          Bref  , pour revenir à nos moutons ...  me voilà en train de renifler comme un soupçon d'odeur , un extrêmement léger parfum de " repentez-vous de vos pèchés et vous serez sauvés " . Le côté Savonarole qui stagne dans les profondeurs marécageuses de beaucoup de mouvements spirituels ... et dans mon inconscient à moi , encore et toujours . Natuellement .     Des béquilles , moi , j'en ai plein :  j'ai beaucoup bêché hier après-midi , et pour me reposer , le soir  j'ai été , pendant trois bons quart d'heure ,  me noyer à plaisir  dans le site internet de Bonprix , qui propose , à petit prix parce que c'est fait en Chine ou au Bangla Desh ,  plein de fringues qui me font envie , et que je peux m'offrir  -   notamment un sweat-shirt d'un mauve délavé qui m'a fait saliver de convoitise , mais comme je garde un semblant de décence , je ne vais pas commander quoi que ce soit maintenant . Je ne voudrais certes pas  qu'à cause , justement ,  de ma convoitise ,  un livreur sorte du confinement et attrape le coronavirus   .  Remarque , s'il est au chômage technique et pas payé , il préférerait peut-être sortir . Ah , mais alors ...

        Parce que , c'est évident , si le Bon Dieu , ou la Shakti ,  avait voulu me , nous ,  créer autrement que je ne suis , que nous ne sommes ,  dans l'instant - elle l'aurait fait ,non ? Moi , la pire égocentriste des égocentristes ... Et vous - je ne sais pas . Bon , une fois de plus , en tout cas , je ne crois pas que le mouvement d'Amma sera le mouvement spirituel qui me guidera ... Même si je sais que je reviendrai là-bas , dés que ça sera possible , parce que j'ai le sentiment qu'y aller , c'est continuer à cheminer sur mon chemin . Mon chemin ! Ah ! Mon chemin de parano ...

      Alors ... s’arrêter , oui . S'asseoir et écouter ... Oui , oui , absolument ... Et , en ce qui me concerne , prendre le temps de me visualiser dans ce sweat-shirt mauve , sentir le mauve ,  léger comme le ciel d'une aube pleine de promesses ( mais comme toutes les aubes , finalement ! ) ou du soir qui tombe doucement pour nous apporter la paix ... sentir le contact du coton contre ma peau , à la fois moelleux et sec  ... Hum , pour l'instant , ça n'apaise pas la convoitise ,  ça l'intensifie plutôt . Enfin , c'est déjà l'épaisseur d'une feuille de papier à cigarettes de paix par rapport à ce désir ... D'autant plus que je sais parfaitement que , dans deux mois , quand le confinement ne sera plus qu'un souvenir , le sweat-shirt ne m'intéressera plus ;  et même si j'ai commandé le vêtement , un autre désir tout aussi intense prendra place dans ce mental insatiable ... et toujours inconfortable , pour l'éternité .

     Ben , finalement , il est bien , cet article ...

 

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25 mars 2020 3 25 /03 /mars /2020 19:51

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    Depuis que je suis allée dans cet ashram d'Amma à Tourves ,  je reçois des mails de leur mouvement - que je lis souvent en diagonale ! quoiqu'ils soient toujours intéressants . J'ai été regarder , ce soir , me sentant angoissée depuis ce matin   . IL y avait , notamment , une très longue communication  d'un disciple avancé d'Amma , qui porte le  nom charmant de Swami Dayamritananda Puri  ; message qui m'a beaucoup plu , parce qu'au milieu de la terreur qui s'agite partout dans les médias et dans les gens , il fait entendre tout doucement une autre note  - enfin !  Je vous en extrait ce passage , certes assez long :

J’ai envie de vous lire une lettre imaginaire du virus Covid-19 adressée à l’humanité toute entière.

« Arrêtez. Arrêtez, c’est tout. Ce n’est plus une demande. C’est un mandat d’arrêt. Nous vous aiderons. Nous mettrons en pause ce manège supersonique à grande vitesse. Nous arrêterons les avions, les trains, les écoles, les centres commerciaux, les réunions, la course effrénée des illusions et « obligations » qui vous empêchent d’entendre l’unique cœur battant que nous partageons, et la manière dont nous respirons ensemble, à l’unisson.
L’obligation que nous avons, c’est envers les uns les autres. Comme depuis toujours, même si vous avez oublié. Nous interromprons cette diffusion, cette diffusion cacophonique sans fin des divisions et des distractions, pour vous apporter ces nouvelles qui ne datent pas d’hier : nous n’allons pas bien. Tous autant que nous sommes. Nous souffrons tous. L’année dernière, les incendies qui ont brûlé les poumons de la terre ne vous ont pas arrêtés. Ni les typhons en Afrique, en Chine, au Japon. Ni la chaleur enfiévrée au Japon et en Inde. Vous n’avez pas écouté. Il est difficile d’écouter quand on est tellement occupé tout le temps, à se bousculer pour défendre le confort et les avantages qui servent de béquilles à nos vies. Mais les fondations sont en train de céder, se dérobant sous le poids de vos besoins et vos désirs.
Nous vous aiderons. Nous déclencherons des incendies dans votre corps. Nous enfiévrerons votre corps. Nous mettrons vos poumons en feu, nous les brûlerons, les inonderons pour que, qui sait, vous entendiez. Nous n’allons pas bien.
Contrairement à ce que vous pourriez penser ou ressentir, nous ne sommes pas l’ennemi. Nous sommes un messager. Nous sommes un allié. Nous sommes une force d’équilibre. Nous vous demandons d’arrêter, de rester immobile, d’écouter. De dépasser vos préoccupations individuelles et de prendre en considération les préoccupations de tous. D’être conscients de votre ignorance, de découvrir votre humilité, de renoncer à vos esprits pensants et de plonger profondément dans l’esprit du cœur. De lever les yeux vers le ciel, plus autant rayé par les avions, de le voir, et de prêter attention à son aspect : clair, enfumé, brumeux, pluvieux ? À quel point avez-vous besoin qu’il soit pur pour que vous puissiez vous aussi être en bonne santé ?
De regarder un arbre, de le voir, et de prêter attention à son état – de voir que de sa santé dépend la santé du ciel – de faire attention à l’état de l’air dont vous avez besoin pour être en bonne santé. D’aller au bord d’une rivière, de la voir, et de prêter attention à son état : claire, propre, trouble, polluée ? À quel point avez-vous besoin qu’elle soit pure pour que vous puissiez vous aussi être en bonne santé ? Comment sa santé contribue-t-elle à la santé de l’arbre, qui contribue à la santé du ciel, pour que vous puissiez vous aussi être en bonne santé ?
Beaucoup ont peur aujourd’hui. Ne diabolisez pas votre peur, et ne la laissez pas non plus vous guider. Laissez-la plutôt vous parler, dans votre immobilité, écoutez sa sagesse. Que pourrait-elle vous dire sur ce qui est à l’œuvre, ce qui est jeu, en danger, au-delà des menaces de la maladie et de l’inconfort personnels ?
Comme la santé d’un arbre, d’une rivière, le ciel vous parle de la qualité de votre propre santé, qu’est-ce que la qualité de votre santé pourrait vous dire au sujet des rivières, des arbres, du ciel et de tous ceux qui avec qui nous partageons cette planète ? Arrêtez.
Voyez si vous résistez. Remarquez ce à quoi vous résistez. Demandez pourquoi. Arrêtez. Simplement arrêtez. Restez immobiles. Écoutez. Demandez-nous ce que nous pourrions vous enseigner sur la maladie et la guérison, sur ce qui pourrait être nécessaire pour que tout aille bien. Nous vous aiderons, si vous écoutez. »

C’est le moment d’écouter. Toute la nature dit : « Oh, êtres humains, écoutez-nous ». Il nous est possible maintenant de nous arrêter un moment pour écouter.

( Naturellement , vous me connaissez , je ne peux pas dire que je suis consciente de " cet unique cœur battant que nous partageons ... mais rien que de lire , m'a apporté de la paix  )

 

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 et il y avait cette photo d'Amma qui illustrait l'article  , je la trouve vraiment belle

et il y avait cette photo d'Amma qui illustrait l'article , je la trouve vraiment belle

24 mars 2020 2 24 /03 /mars /2020 10:47

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   Départ martial - un peu apeurée tout de même ... pour bâton de pélerin , l'étendard  de la ménagère surmonté d'une poule rousse , gardienne et protectrice du foyer ... ( mais pour un peu , un doute lui vient , cinq minutes après être partie  : est-elle bien munie de son attestation dérogatoire , qui certifie qu'elle part courageusement s'approvisionner en denrées de première nécessité   ?  nous , heureusement , on a encore quelques bouteilles de Gewurtztraminer dans le placard sous l'escalier , ça évite de se demander si elles sont vraiment indispensables  ) .

J'ai habillé mon personnage de vert pâle , couleur fraîche et optimiste entre toutes , garante d'un futur renouveau . Quand au masque ... il ressemble tout à fait à celui que je viens de me coudre , aussi peu pratique que possible , mais tout à fait seyant - gare à la mise en plis !

 

 

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Chapitre 2603 : autoportrait masqué (les courses )
24 mars 2020 2 24 /03 /mars /2020 07:08

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       Eh bien ... Je me réveille , pour la première fois depuis plusieurs jours , le cœur et le mental paisibles , après avoir dormi presque huit heures . Je ne sais pas si c'est le fait de n'avoir pas regardé la télévision hier soir , ou à peine -  il y a eu , je ne sais plus dans laquelle des émissions d'information du soir , sur la 5 ou sur 28 minutes  , une trop brève interview du cher Boris Cyrulnik , qui donnait une lueur d'espoir dans cette ambiance style la fin du monde est pour demain *  , je vais essayer de vous la retrouver ... ou , probablement ,  d'avoir dormi en bas , plus proche de la terre - dans la grande pièce dédiée au yoga , au Chant Védique et aux rêves-lumières ... pièce qui ne doit donc pas contenir autant de vibrations mentales déchaînées ! laissant Philippe regarder des films policiers jusqu'à plus soif - le pauvre , il dort  mal , même en temps ordinaire , avec ses perpétuelles difficultés à respirer - mais me voilà sereine . Tant que ça dure !

 

          Bon , je n'arrive pas à retrouver Boris Cyrulnik ... Mais il suggérait une résilience possible après l'épidémie , sous forme d'un changement profond dans nos sociétés . Il faisait , par exemple , le lien entre les grandes épidémies de peste , qui ont entrainé des milliers de morts , d'où , pénurie de gens pour travailler la terre ; d'où , pour les puissants , comme c'est difficile d'en trouver  , ils essaient de faire des offres alléchantes à des gens libres ; d'où , l' on va vers le commencement de la fin du servage ...

 

* au fait , connaissez vous le délicieux album de Pétillon , un de ses premiers si je ne me trompe , qui s'appelait La fin du Monde est pour ce soir ? la chute en est un peu .. parachutée , mais tout le reste est succulent ... comme toujours avec Pétillon , d'ailleurs .

 

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Chapitre 2602 : un lieu salubre , et trop brève apparition de Boris Cyrulnik
22 mars 2020 7 22 /03 /mars /2020 20:31

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         Tout de même .... je ne m'indigne pas facilement ;  j'essaie de ne pas juger . Mais , quand je pense aux crétins minables qui ont fracturé plusieurs voitures de toubibs et d'infirmière , pour faucher les masques de protection  ou les gants qui étaient dedans ... Y'en a qu'ont vraiment pas honte . Moi , je suis en train de m'en fabriquer un joli , de masque - en tissu Liberty , avec le tuto trouvé là : https://www.youtube.com/watch?v=w9WQVyWhMw4   Oui , bien sur , ça  n'est pas une vraie protection ...  mais ça m'empêchera de postillonner sur les gens , ou les choses ... au cas où je serai inconsciemment porteuse du virus ...

       J'ai bien jardiné , aujourd'hui , à  nouveau  ( dans le désordre chronologique : préparée plusieurs potées de glaïeuls ; nettoyé l'endroit de la haie où j'avais planté des lauriers-tin cet automne ; mis en pleine terre les plants de jacinthe qui ont fini de fleurir ; semé : ciboulette , mélange de laitues ; repiqué les Andines Cornues , deux par deux parce que je n'avais plus de terreau , dans des petits pots , et les ai replacées ensuite au chaud dans la petite serre .  Il  faut , demain ,  que je tamise du compost , pour le dernier repiquage , celui des petites tomates poire jaune  ) . Et je me retiens encore de semer des haricots verts pour cet été dans les planches que j'ai bêchées -   c'est pas trop prudent encore , il me semble .  Mais mon amie d'Avignon , à laquelle j'ai téléphoné Jeudi dernier  , m'a dit que la tradition nous autorisait à le faire à partir de la Saint-Joseph -  et c'était  justement Vendredi  . Elle m'a cité le dicton en provençal , mais ne comptez pas sur moi pour arriver à répéter comme ça ...

      Après avoir  jardiné tout on soul , je me suis posée devant la télé et j'ai regardé -  écouté , surtout ! - un film sur Barbara . C'était chouette , mais j'étais en colère contre l'ilustration , qui suggérait  , encore une fois , cette interprétation courante ,  d'une simplicisme freudien totalement primaire , concernant le symbolisme de  " L'Aigle Noir " . Mais noooooooooon  ! z'ont rien compris ! Non ,  bandes de crétins - cet aigle noir ne symbolise pas ce père aimé et violeur de l'enfance ... ou alors , c'est à un autre niveau , plus archétypal .  Vous n'avez donc jamais fait , ou accompagné , de rêve  , vous n'avez pas été chamane ,  vous n'avez peut-être même pas lu Castaneda ,   vous n'avez jamais rencontré d'aigle ou d'oiseau magique dans vos rêves , pour vous accompagner et vous guider ? Béotiens stupides !

 

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Bon , moi , c'est pas des oiseaux magiques - encore que je fais confiance à la sagesse des corbeaux , bien souvent - mais des poissons ou des dauphins ...

Bon , moi , c'est pas des oiseaux magiques - encore que je fais confiance à la sagesse des corbeaux , bien souvent - mais des poissons ou des dauphins ...

21 mars 2020 6 21 /03 /mars /2020 07:57

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          Le cœur serré d'angoisse , la nuit , écoutant mon compagnon mal respirer ... Du coup , je suis juste un peu à côté de mes pompes , ce matin . Bah , ça va passer ... lui , est maintenant en train de petit déjeuner . En tout cas , le jardin va profiter du confinement : hier j'ai arraché des mauvaises herbes tout l'après-midi ,  avec plein d'abeilles qui bourdonnaient dans le pommier d'ornement au dessus de ma tête , ne faisant des pauses dans ce jardinage béatifique que pour une conversation muette -  mais également béatifique - avec les poissons du bassin .

          Je me dis que s'il faut , le fait de rester enfermé  va donner envie à plein de jeunes  de déménager à la campagne et de prendre soin de la nature ... A moins que  , s'ils passent le temps  devant la télé , ça ne leur donne envie d'autres modes de vie plus artificiels . On n'en sait rien . Si j'aime la nature , c'est certainement parce que mes parents l'aimaient , et m'ont habituée à trouver passionnant le moindre brin d'herbe et la moindre fourmi .

 

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Chapitre 2601 : le printemps
Chapitre 2601 : le printemps